Gardien de la vie privée des Français, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), a publié lundi un avis dans lequel elle invite le gouvernement à régler « plusieurs irrégularités » concernant l'application de traçage de contacts StopCovid. Après deux précédents avis rendus publics les 24 avril et 25 mai, la Cnil estime que la nouvelle version de l’application StopCovid « respecte pour l’essentiel le RGPD et la loi Informatique et Libertés » mais a mis en demeure le ministère de la Santé de remédier aux irrégularités relevées « dans un délai d'un mois ».
Parmi les irrégularités, la Cnil relève que l'information fournie aux utilisateurs de l'application « devrait être encore complétée », notamment en ce qui concerne le recaptcha (le dispositif visant à empêcher les "robots" d'utiliser l'application).
L'analyse d'impact relative à la protection des données personnelles est également « incomplète » sur les données conservées à fin de sécurité, note la Cnil, qui demande par ailleurs au gouvernement de se prononcer sur l'efficacité de l'application dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.
Mise en ligne depuis le 2 juin, l'appli StopCovid, téléchargée par plus de 2 millions de Français selon le gouvernement, demeure controversée. Ses adversaires lui reprochent notamment de n'être pas suffisamment utile au regard des risques qu'elle comporte, en termes de glissement vers une société de la surveillance. Elle garde en effet une trace de toutes les personnes croisées durant les 15 derniers jours, à moins d'un mètre.
Satisfecit du ministère de la Santé
Malgré les réserves émises, le ministère de la Santé préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide... Dans un communiqué publié lundi soir, il se félicite des conclusions de l’enquête de la CNIL qui « confirment la conformité globale de l’application StopCovid et invite à la généralisation de son utilisation pour contrer la reprise de l’épidémie ».
Le gouvernement dit avoir déjà engagé des travaux pour répondre aux demandes d'amélioration de la Cnil, notamment la généralisation d'un pré-filtrage des contacts au niveau du téléphone, comme le prévoit la version actuelle de StopCovid.
Par ailleurs, « tous les utilisateurs de StopCovid, qu’ils utilisent la version initiale ou la dernière version à jour, ne peuvent pas se déclarer positifs sans d’abord télécharger la nouvelle application », relève le ministère de la Santé.
L'information des utilisateurs de l’application sera renforcée et évoluera en fonction de l’évolution du contexte sanitaire, promet-il.
Le gouvernement prévoit d'évaluer l'apport de l'application dans la lutte contre l’épidémie au moyen d’enquêtes lancées dans les prochaines semaines par des instituts spécialisés et indépendants.
Avec AFP
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes