Pour Santé publique France la situation est jugée "préccupante" ! Les conclusions de l'étude Esteban publiées ce jour sont claires : de façon globale, on constate une augmentation de la sédentarité ainsi qu'une baisse de l'activité physique qui touchent en France surtout les femmes et les enfants.
L'étude Estaban (Étude de SanTé sur l'Environnement, la Biosurveillance, l'Activité physique et la Nutrition) a été réalisée auprès de 2 678 adultes et 1 182 enfants de 6 à 17 ans (entre avril 2014 et mars 2016). Ces résultats ont pu être comparés avec ceux de la dernière étude nationale Nutrition santé réalisée en 2006-2007.
Une baisse de l'activité physique chez les femmes
Ainsi, en 10 ans, on observe une "baisse préoccupante" (- 16 %) de la proportion de femmes physiquement actives et ce de façon plus prononcée chez celles de 40-54 ans (-22 %). Selon cette étude Esteban, sur la même période, la proportion d'hommes physiquement actifs a augmenté de près de 10 %, essentiellement parmi les 40-54 ans. Au total, seuls 61 % des adultes de 18 à 74 ans ont un niveau activité physique atteignant les recommandations de l'OMS : au moins 150 minutes "d'activité d'endurance d'intensité modérée" par semaine, ou au moins 75 minutes "d'activité d'endurance d'intensité soutenue".
La sédentarité liée aux écrans
L'agence pointe le principal facteur de sédentarité : le temps passé devant les écrans. "Ce temps a augmenté quel que soit l'âge", souligne le chercheur Benoît Salanave, co-auteur de cette étude. A noter que ce temps est comptabilisé en dehors de l'activité professionnelle. Depuis 2006, la durée quotidienne moyenne chez les adultes a augmenté de 53 % (+44 % pour les hommes et + 66 % pour les femmes), passant en moyenne de 3 heures et 10 minutes, à 5 heures et 07 minutes par jour en 2015.
Chez les jeunes une inactivité croissante
Chez les enfants, l'activité physique n'a guère progressé et même s'est dégradée chez les 6-10 ans. En 10 ans, le pourcentage d'enfants inactifs a été multiplié par 5 chez les garçons et par 3 chez les filles. Plus tard, les 11-14 ans sont majoritairement inactifs. Chez les 15-17 ans, l'inactivité se montre surtout importante côté féminin.
Trouver des solutions avec les généralistes
Pour aider les Français à augmenter leur activité physique et à diminuer le temps passer assis, l'agence sanitaire a développé de nouveaux outils sur le site mangerbouger.fr (rubrique "bouger plus") qui permettent de s'informer, d'évaluer son niveau d'activité physique et de piocher dans un catalogue des 87 activités physiques de différentes intensités. Santé publique France prévoit aussi une application de coaching pour smartphone spécialement dédiée aux femmes pour les aider et les inciter à augmenter leur activité physique.
Santé publique France souhaite aussi associer les médecins généralistes pour inciter les Français à bouger davantage. Une convention de recherche et de développement a été mise en place avec le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE). Il est prévu de travailler durant trois ans avec ce collège pour savoir de quelle façon les médecins généralistes pourraient prescrire une activité physique (sans que la personne souffre forcément d'une pathologie chronique). "Après la mise en place d'une étude pilote l'an prochain, nous déploierons en 2019 une vaste étude avec l'échatillon de médecins que nous aurons défini", indique Anne-Juliette Serry, responsable de l'Unité nutrition et activité physique à Santé publique France "L'objectif est de savoir si, en France, dans le cadre de la pratique de la médecine générale, il est possible de prescrire une activité physique en prévention primaire. Cette étude randomisée contrôlée se fera chez des adultes". A noter qu'il existe ce genre de prescription dans d'autres pays comme l'Australie.
Pour lutter contre #sédentarité Santé Publique France @santeprevention souhaite travailler avec les généralistes. Comment ? Itw A-J Serry pic.twitter.com/BwTZYuQyBQ
— Le Généraliste (@LeGene_hebdo) 26 septembre 2017
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