Y aurait-il un lien entre puissance économique et accès rapide aux médicaments innovants ? En tout cas, l’Allemagne occupe la première place du podium européen, quel que soit le critère retenu. Quant à la France, elle dispose de sérieuses marges de progression si l’on en croit les résultats de l’enquête WAIT financée par l’EFPIA (European Federation of Pharmaceutical Industries and Association), soit le Leem européen. Sur 160 médicaments approuvés par l’Union européenne, 157 sont disponibles en Allemagne mais 105 seulement en France. Les inégalités sont par ailleurs criantes entre les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest et ceux situés au Sud et à l’Est de l’Europe. On recense ainsi seulement 38 médicaments disponibles en Roumanie. La Bosnie, la Macédoine, le Kazakhstan, l’Albanie qui n’appartiennent pas à l’Union européenne ferment la marche.
Temps d'accès : 497 jours en France
Sans surprise, l’Hexagone est très mal classé sur le critère de temps d’accès avec un délai de 497 jours entre l’autorisation de mise sur le marché et la publication du prix de remboursement au Journal officiel. La situation est toutefois meilleure sur le front du cancer. À l’échelle européenne, la disponibilité est supérieure de 9 % pour les traitements du cancer comparés aux autres médicaments. Sur les principaux marchés elle dépasse même les 30 %. La devise républicaine avec le principe d’égalité est ici très fortement respectée avec un taux de totale disponibilité pour l’ensemble des patients beaucoup plus élevé que dans les autres pays. Elle est toutefois devancée par les Pays-Bas, l’Allemagne bien sûr mais aussi l’Italie. Avec ce constat cruel, dis-moi où tu es né, je te dirais si tu seras traité par des médicaments innovants.
Tarifs adaptés
En réponse, prenant acte d’un niveau de développement économique différent dans les pays du Vieux Continent, l’EFPIA suggère des tarifs adaptés à la capacité de paiement des pays. L’une des conditions de succès serait dans ce cas la mise en place de mécanismes limitant le risque d’exportation des médicaments vers des pays à prix plus élevé. Surtout la solution à cette rupture d’égalité repose sur l’adoption de nouveaux modèles de paiement. Au lieu d’un prix unique, la tarification différerait selon l’indication. Autre option les paiements échelonnés ou par annuité, ou les tarifs conditionnés selon la performance. En attendant l’évolution du cadre réglementaire, les laboratoires pharmaceutiques adhérents de l’EFPIA ont pris l’engagement de déposer un dossier de remboursement dans tous les pays membres de l’Union européenne dans un délai maximum de deux ans. Après l’Europe des vaccins provoquée par la pandémie Covid, la prochaine étape sera-t-elle des médicaments d’innovation ?
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