Buzyn va ouvrir cet été le débat sur le remboursement de l'homéopathie

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Publié le 25/05/2018
Homéopathie

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Crédit photo : GARO/PHANIE

La ministre de la Santé a annoncé jeudi, à l'antenne de France Inter, qu'elle souhaitait ouvrir une réflexion sur l'utilité des médicaments. « Le débat doit avoir lieu sur l'utilité des médicaments qui sont remboursés, nous l'ouvrirons dès cet été, a déclaré Agnès Buzyn. Nous remboursons à des taux très faibles (15 %) des médicaments peu efficaces voire inefficaces. L'homéopathie devrait faire l'objet d'une évaluation », a précisé la ministre, ajoutant que l'homéopathie était historiquement remboursée sans aucune évaluation scientifique. L'homéopathie pourrait « entrer dans le droit commun ». « Si elle est utile, elle continuera à être remboursée, si elle est inutile, elle cessera de l'être. »

La ministre de la Santé a donc amendé sa première position. Interrogée en avril sur un possible déremboursement, elle s'était montrée moins tranchée

« C’est probablement un effet placebo. Si ça peut éviter d’utiliser des médicaments toxiques nous y gagnons collectivement, avait-elle déclaré. Si ça continue à être bénéfique sans être nocif, ça continuera à être remboursé. » 

La ministre a affirmé ne pas avoir d'homéopathie dans son armoire à pharmacie.

Ouverture sur le cannabis thérapeutique

Le débat sur le remboursement de l'homéopathie, jusqu'ici remboursée par l'Assurance maladie jusqu'à 30 %, agite le Landerneau médical depuis plusieurs semaines à la suite d'une virulente tribune de 124 professionnels dont une majorité de médecins contre les "fake médecines". Interpellé par les signataires, l'Ordre avait refusé de se prononcer et réclamé une évaluation à l'Académie de médecine. Cette dernière a de nouveau indiqué, il y a quelques jours, qu'aucune preuve scientifique n'appuyait l'efficacité de l'homéopathie mais que son effet placebo ne devait pas être négligé.

Lors de son intervention, Agnès Buzyn s'est par ailleurs déclarée favorable à la recherche sur le cannabis thérapeutique. « Il n'y a aucune raison d'exclure une molécule qui pourrait être intéressante pour traiter des douleurs invalidantes sous prétexte qu'il s'agit du cannabis », a-t-elle déclaré. Reconnaissant un « retard français » sur en la matière, la ministre de la Santé a indiqué avoir demandé aux institutions sanitaires un état des lieux des connaissances scientifiques sur le cannabis thérapeutique.


Source : lequotidiendumedecin.fr