Prothèses cardiaques

Carmat passe à la phase d'industrialisation en 2023

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Publié le 26/01/2023
Stéphane Piat, directeur général de Carmat

Stéphane Piat, directeur général de Carmat

Après les déboires, le réconfort ! Après avoir dû suspendre les implantations de sa prothèse Aeson fin 2021, la société Carmat se relance. En 2023, elle terminera ses études cliniques et se lancera dans la commercialisation, annonce Stéphane Piat, DG de Carmat lors d'une conférence de presse tenue le 23 janvier dernier. La réimplantation a de nouveau été autorisée en novembre 2022 et s'est concrétisée par un premier patient en France dans le cadre de son étude EFICAS. Selon Stéphane Piat, directeur général de Carmat, « nous avons été rattrapés comme tous les dispositifs médicaux par des problématiques de qualité, mais nous avons corrigé ce sujet ». Un dossier a même été soumis auprès de France Relance 2030 en vue de l'industrialisation du produit. Le déploiement commercial commence d'abord au niveau européen principalement en Allemagne, Suisse, Autriche et Italie, sur une trentaine d'hôpitaux, avec pour but à terme d'obtenir le remboursement de leur technologie.

100 prothèses en 2023

L'entreprise a monté son propre site de production en 2018 en France. Elle a obtenu son marquage CE en 2020. Le passage à l'échelle industrielle est un défi, avec une montée en cadence de la production progressive, soit de 100 prothèses fabriquées en 2023, 500 en 2024 et 1 000 en 2027, afin d'atteindre le point de rentabilité. Après des années de recherche et plusieurs levées de fonds, l'avenir semble prometteur. Le marché des insuffisants cardiaques en Europe et aux Etats-Unis représente plus de 200 000 patients, soit plus de 40 milliards de dollars d'ici à 2030. Dans un horizon de dix ans, l'objectif de Carmat qui se dit le plus en avance sur ses concurrents est de générer des ventes de plus de 1 milliard de dollars par an. En attendant, le cours de l'action stagne toujours autour de 10 à 12 euros alors qu'elle avait démarré en fanfare en 2008 à 120 euros. Pour autant le patron de Carmat qui veut devenir le champion français de la cardiologie se veut rassurant : « Le temps de recherche en santé est long, mais nous approchons du point d'inflexion. »


Source : lequotidiendumedecin.fr