Si le 14 février rimait déjà avec Saint-Valentin, il rime désormais aussi avec grève des médecins ! Pour protester contre la proposition de loi Rist actuellement débattue au Sénat, des généralistes des quatre coins de l'Hexagone prévoient de fermer leur cabinet ce mardi 14 février. Une grande manifestation à Paris, lancée fin janvier à l'initiative des syndicats représentatifs de médecins libéraux, est également prévue.
L'objectif ? Protester contre la PPL Rist qui prévoit un accès direct à certains paramédiaux et qui sera débattue au même moment au Sénat. En cinq points, voici tout ce qu'il faut savoir sur la mobilisation de demain.
➔ Qui y participera ?
Lancée à l'initiative des syndicats de médecins libéraux représentatifs (CSMF, MG France, FMF, SML et UFML-S), la grève du 14 février a depuis été rejointe par l'association SOS Médecins, le collectif — constitué depuis en association — Médecins pour demain, le syndicat de médecins remplaçants ReAGJIR, le syndicat d'internes ISNAR-IMG, l'Isni ainsi que les hospitaliers de l'intersyndicale APH.
Vendredi dernier, le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) a également annoncé se joindre au cortège. La participation de l'Ordre à une manifestation est historique. « Cela n'est jamais arrivé, en tout cas, nous n'en avons pas mémoire ! », assurait au Généraliste il y a quelques jours une source en interne.
Le Smacmac, syndicat des médecins agréés pour le contrôle médical d’aptitude à la conduite a également répondu à l'appel de la grève.
➔ Quelle forme prendra la mobilisation ?
La mobilisation des médecins libéraux est d'ampleur nationale. Des fermetures de cabinets médicaux sont prévues partout en France à l'appel des syndicats.
SOS Médecins a appelé les 64 présidents des associations que composent la fédération — dont 1 300 médecins — à cesser leur activité du mardi 14 février 8 heures au mercredi 15 février 8 heures.
Des cars en provenance des principales grandes villes françaises (Lille, Strasbourg, Orléans…) doivent acheminer des médecins jusqu'à Paris pour la manifestation, selon la CSMF.
Le Smacmac a appelé ses adhérents et tous les médecins agréés pour le contrôle médical d’aptitude à la conduite à « ne recevoir aucun usager hors commission le 14 février 2023 » ainsi que « d’annuler leur participation à toutes les commissions médicales prévues le 14 février 2023 ».
➔ Où aura-t-elle lieu ?
Le rendez-vous de la manifestation est donné à 12 h 30 aux Invalides (place Vauban) près du ministère de la Santé. Le cortège de manifestants partira à 13 heures pour arriver aux alentours de 16 heures au Panthéon, près du Sénat.
➔ Quelles sont les revendications ?
Les manifestants s'opposent à la loi Rist « portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ».
Adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, ce texte prévoit un accès direct (sans prescription médicale) aux infirmiers de pratique avancée (IPA), orthophonistes et masseurs-kinésithérapeutes dans le cadre de structures de soins coordonnées.
Dans un communiqué diffusé vendredi 10 février, le Cnom dénonçait « les risques de désorganisation » et de « perte de chance pour les patients » liés à cette proposition de loi.
Dans la continuité des précédentes manifestations organisées par le collectif Médecins pour demain les 1 et et 2 décembre ainsi que celle du 5 janvier dernier, les médecins contestataires réclament également de meilleures conditions de travail ainsi qu'une hausse des tarifs.
Le collectif Médecins réclame par exemple un tarif de la consultation à 50 euros quand les grandes organisations syndicales telles que MG France ou la CSMF n'attendent pas moins de 30 euros.
➔ Quels sont les enjeux ?
À deux semaines de la fin des négociations conventionnelles entre l'Assurance maladie et les syndicats représentatifs de médecins — qui doivent déboucher sur la signature (ou non !) d'une nouvelle convention médicale —, les médecins libéraux veulent faire monter la pression.
Il y a deux semaines, lors des séances bilatérales du 1er et du 2 février, la Cnam a avancé l'idée d'une hausse d'1,50 euro de la consultation de base. Une proposition vécue comme « une provocation » par la majorité des généralistes.
La Cnam a par ailleurs évoqué l'accès à de nouveaux tarifs (pas encore dévoilés) en contrepartie de la participation des médecins au contrat d'engagement territorial (gardes, participation à la PDSA, ouverture le samedi matin…).
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