La convergence informatique des établissements des groupements hospitaliers de territoire (GHT) va-t-elle devenir un casse-tête pour les DSI concernés ? A titre d'exemple, rien que sur le GHT de Lille Métropole Frandre intérieure* se déploient six solutions informatiques différentes. Et, rappelle TIC santé, alors que chaque établissement est en train de finaliser le déploiement de son propre DPI (dossier patient informatisé), l'objectif est d'aller vers un DPI unique. Quelle solution sera choisie ? Aucune, selon le DSI du Chu de Lille, Alexis Grzes, qui souhaite passer par une « phase transitoire de consolidation des informations qui consiste à agréger sur une même interface les données de patients venant des différents logiciels utilisés ». Et il rejette l'idée de déclarer les données pour faire en sorte de les intégrer à un DPI unique et de choisir un éditeur précis.
Cette situation problématique concerne évidemment tous les autres GHT. En témoigne la création le 9 septembre dernier d'un groupe de travail "Mutualisation" du comité santé de Syntec numérique dans les locaux de la FHF (Fédération hospitalière de France). Cette réunion portait sur les points de vigilance concernant la convergence informatique prévue dans les GHT.
Premier point essentiel qui devra être clarifié, la question du financement des projets informatiques. Son président Christophe Clément-Cottuz l'a évalué à un milliard d'euros. Mais cette évaluation réalisée en 2014 ne portait que sur 80 GHT. Quant à Marisol Touraine, elle a promis une enveloppe de deux milliards d'euros lors de la Paris Healthcare Week sur la période 2017-2012, mais de façon globale pour la santé dans les territoires. Comment sera alors répartie cette enveloppe ?
Seconde alerte, la gouvernance des projets informatiques sera portée par les directeurs et responsables des SI qui ne disposent pas encore du budget pour piloter ces projets.
Enfin, la convergence devra aussi se faire sur les modalités de passation des marchés pour les projets informatiques communs. La massification des achats devra passer par un nombre limité d'opérateurs qui travailleront sur un même projet global, expliquent les intervenants.
D'autres échanges devraient avoir lieu entre le Syntec et la FHF.
* Qui regroupe le Chu de Lille, le groupe hospitalier Loos Haubourdin, le GH Seclin Carvin et les CH d'Armentières, Hazebrouck, Bailleul, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos et Wasquehal.
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