La France semble vouloir se donner les moyens d’accélérer la campagne de vaccination anti-Covid-19. Après l’annonce, mardi, de l’ouverture de 35 premiers mégacentres, permettant d’accélérer la cadence avec l’arrivée attendue de plus grands stocks de vaccins, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu ce vendredi un avis préconisant d’élargir les professionnels de santé habilités à réaliser les injections.
Dans cet avis qui doit encore être entériné par le gouvernement et faire l’objet d’un décret d’urgence sanitaire, les vétérinaires, dentistes mais aussi les pharmaciens de laboratoires d’analyses, les manipulateurs d’électroradiologie médicale, les « techniciens de laboratoire » ou encore certains étudiants en santé (à partir du deuxième année du premier cycle qui ont réalisé leur stage infirmier) et internes devraient pouvoir vacciner contre le Covid-19.
250 000 potentiels piqueurs supplémentaires
Au total, un peu plus de 250 000 professionnels supplémentaires devraient pouvoir injecter le vaccin contre le Covid-19, a calculé la HAS, grâce à la diversification des profils des vaccinateurs, dont certains devront suivre une formation.
La HAS préconise par ailleurs que cet élargissement concerne aussi les « professionnels retraités volontaires (pharmaciens, infirmiers, médecins, sages-femmes, vétérinaires, dentistes, manipulateurs d’électroradiologie et techniciens de laboratoire) » et aux personnels de la réserve sanitaire.
En plus d’être déjà autorisés à injecter les vaccins anti-Covid, les infirmiers vont progressivement pouvoir les prescrire. Dans un premier temps, cette possibilité va être offerte « aux infirmiers intervenant dans le cadre d’équipes mobiles de vaccination ».
Dans un deuxième temps, « la HAS recommande d’élargir la prescription des vaccins contre le SARS-CoV-2 à l’ensemble des infirmiers (en centres de vaccination et en ville), dès lors que la vaccination s’étendra à la population générale et que la couverture des personnes les plus âgées et les plus vulnérables sera suffisamment avancée ».
Avec ces élargissements, la HAS soutient la mise en place d’une « vaccination de masse » et vise « l’augmentation rapide de la couverture vaccinale », jugée nécessaire par la « circulation du virus SARS-CoV-2 à un niveau élevé » et de la « diffusion rapide de nouveaux variants ».
Un mot sur le « rôle central » des médecins
Alors que les acteurs pouvant réaliser les injections sont chaque jour plus nombreux, la HAS rappelle le « rôle central des médecins » qui doivent être consultés au moindre doute sur la situation du patient, sur son état de santé ou sur d’éventuelles contre-indications. Elle cite en particulier les médecins généralistes « qui connaissent le mieux les personnes à vacciner et qui doivent être des relais systématiques des professionnels de santé impliqués dans la campagne de vaccination en cas de besoin ».
La HAS rappelle, par ailleurs, l’obligation d’assurer la traçabilité de la vaccination via le téléservice « Vaccin Covid ».
Jeudi soir, le ministre de la Santé Olivier Véran, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, a reconnu que dans l’immédiat, « l’élément limitatif » de la campagne de vaccination n’était pas le nombre de vaccinateurs potentiels mais les difficultés de livraisons de doses. Mais cette limite est « en train d’évoluer dans le bon sens », a-t-il assuré.
Ch.G. avec AFP
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