L’attractivité des carrières concerne également les pharmaciens hospitaliers. Comment attirer les jeunes dans la carrière pharmaceutique ?
La problématique des ressources humaines est assez prégnante depuis ces derniers mois. Ceci nous inquiète à court, moyen et long terme d’autant que se greffe la désaffection des étudiants en première année de pharmacie. Manquent en effet 1 000 étudiants en seconde année de pharmacie pour cette année universitaire. La question démographique déjà aiguë devrait mécaniquement s’aggraver dans les prochaines années.
Quelle est la situation actuelle ?
De nombreux établissements hospitaliers sont à la recherche de pharmaciens pour exercer au sein de leur PUI. Sont concernés tous les types d’hôpitaux, depuis les CHU à la recherche d’assistants afin de développer de nouvelles activités ou de petits établissements fonctionnant avec un seul pharmacien confronté alors à de grandes difficultés pour remplacer le titulaire lors de ses congés par exemple. Il n’est pas envisageable de revenir sur les conditions d’exercice en PUI imposant une formation adéquate à cet exercice. Mais la profession réitère régulièrement sa demande d’augmentation du nombre d’internes en pharmacie hospitalière. Des efforts ont été réalisés mais se révèlent insuffisants au regard de la situation. Par ailleurs, il est essentiel de donner des perspectives de carrière le plus tôt possible à nos jeunes pharmaciens. Sinon un grand nombre d’entre eux partiront dans des structures privées. La pharmacie hospitalière peut être considérée désormais comme une spécialité en tension.
La publication de l’arrêté du 21 février dernier « relatif au renouvellement et à l’adaptation des prescriptions » consacre le rôle joué par les pharmaciens dans le domaine de la pharmacie clinique.
La publication de ce décret apporte des éléments positifs dans la prise en charge des patients et l’essor des activités pharmaceutiques. Nous avons soutenu cette réforme et tenté de l’adapter au mieux dans le cadre de sa rédaction initiale. Dans le même temps, nous apportons une vigilance particulière dans sa mise en œuvre. Nous sommes attentifs au volet responsabilité du pharmacien et de son impact au sein de l’établissement dans les relations avec la communauté médicale. Des protocoles de coopération devront être rédigés avec les médecins de nos établissements. Surtout cette avancée ne doit pas être instrumentalisée dans l’objectif de remédier au déficit de médecins hospitaliers dans certaines structures. Le Synprefh sera à disposition des pharmaciens hospitaliers lors de la rédaction des protocoles locaux s’ils le souhaitent.
Pourquoi avoir rédigé un livre blanc sur la logistique hospitalière ?
L’objectif est de dresser un état des lieux avec pour cible la modernisation de nos structures. Des systèmes d’information notamment en termes de logistique et d’aide à la décision doivent être déployés pour assurer une meilleure maîtrise des processus et optimiser les commandes auprès des fournisseurs. L’automatisation et la robotisation pour la préparation et la délivrance des doses administrées constituent le second grand chantier de modernisation. Il exige d’importants investissements. Les pouvoirs publics sont sollicités pour impulser une dynamique d’investissements dans les PUI. Ce qui se traduira par une plus grande productivité et une meilleure qualité de la prise en charge des patients.
Ce type d’investissement est-il considéré comme prioritaire par les directions hospitalières ?
Clairement pas. C’est bien là le problème. Les pharmaciens défendent au quotidien ces projets. Les arbitrages effectués ne sont pas toujours en faveur des pharmacies hospitalières, faute de pouvoir afficher des recettes à la différence des activités médicales.
Quels seront les temps forts d’Hopipharm ?
Comme des précédentes éditions, le programme répond aux attentes scientifiques et professionnelles des pharmaciens. Le programme scientifique a été conçu par le conseil scientifique sous la présidence du Pr Pascal Bonnabry (HU Genève) avec comme temps fort la conférence dédiée à la pharmacogénétique. Sont également programmées des assemblées professionnelles et syndicales avec une première conférence sur le développement durable et RSE. Nous avons la volonté d’accompagner cette démarche sur la gestion des produits de santé dans les hôpitaux. Le congrès a également mené une réflexion sur son bilan carbone. L’ensemble des manifestations sont conçues au regard de leur impact carbone. Le transport, la restauration, la gestion de l’exposition sont des cibles prioritaires. Quant à la qualité de vie au travail, elle sera au cœur de notre assemblée syndicale. Seront dévoilés les résultats d’une enquête réalisée à l’initiative du Synprefh par le laboratoire de psychologie de l’université de Rennes sur l’évaluation de l’état de santé et du bien-être au travail des pharmaciens hospitaliers.
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