Entre les deux, l'opposition -ou le jeu de rôles- est parfaitement rodée. Jean-Marie Le Guen s'est à nouveau prononcé cette semaine pour la dépénalisation du cannabis. Et de proposer, dans un dossier réalisé par l'Obs, l'organisation d'un référendum sur la question. Dans le même canal, la ministre de la Santé réaffirme au contraire son opposition à toute "légalisation" ou "dépénalisation".
"Une décision aussi fondamentale ne peut pas être tranchée par une majorité à l'Assemblée nationale mais par un référendum, parce qu'il ne s'agit pas d'un produit récréatif anodin mais d'une substance dont la dangerosité et les conséquences sanitaires sont probablement sous-estimées", écrit le Dr Le Guen dans une tribune accordée à l'hebdomadaire. Pour le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement -un temps annoncé comme ministre de la Santé- "il est temps de lever la chape de plomb culturelle et idéologique qui pèse sur ce débat, où la droite moraliste considère que le cannabis est une perversion, alors que la gauche bobo en ferait un usage social laxiste". C'est pourquoi Jean-Marie Le Guen "défend l'idée d'une légalisation réglementée et partielle, avec le maintien de l'interdiction pénale pour les moins de 21 ans".
En face, Marisol Touraine campe en gardienne de la doctrine officielle, suivie jusque-là par l'ensemble des ministres de la Santé sauf un (il n'est resté que huit jours en poste à cause de cela...). La ministre rappelle que "le cannabis est néfaste pour la santé et la ministre de la Santé que je suis est donc totalement opposée à sa légalisation ou à sa dépénalisation". Pour faire bonne mesure, elle ajoute qu' "il est cependant très important de réfléchir à la bonne politique publique à adopter concernant sa consommation", mais que "c'est une question compliquée qui mérite d'être débattue dans un cadre plus serein que celui d'une campagne présidentielle".
Mais à droite comme à gauche, les positionnements évoluent un peu. Également interrogé par l'Obs, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde s'est dit "favorable" à la légalisation du cannabis, prônant d'en finir "avec les postures morales". Pour Les Républicains, le maire d'Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza estime au contraire qu'"il ne faut pas lever l'interdit". Son homologue écologiste de Sevran Stéphane Gatignon se prononce de son côté "pour une légalisation contrôlée", évoquant "une hypocrisie totale": "je connais beaucoup de quadragénaires qui fument, y compris des élus de la République, et qui refusent le moindre débat sur la question"...
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