La situation est pour le moins renversante. Se déroule aujourd’hui sur l’avenir des mutuelles dans le système de protection sociale un match à front renversé à travers la presse quotidienne. Les Echos ce jour, propriété de Bernard Arnault, s’engagent au côté des mutuelles et accessoirement de François Fillon. C’est une réponse au Monde qui dans son édition du 15-16 janvier avait publié une tribune de Martin Hirsch et Didier Tabuteau, deux anciens de l’équipe de Bernard Kouchner, appelant à une assurance-maladie universelle. Avec pour conséquence la disparition annoncée des mutuelles. Drôle d’époque, les mutuelles ont longtemps été les compagnons de route du parti socialiste. Aujourd’hui, François Fillon est leur meilleur allié. Le débat est tout sauf opportuniste ou lié à la seule échéance présidentielle. Didier Tabuteau, directeur de la chaire Santé à Science-Po a défendu cette idée dans de nombreux ouvrages et y compris récemment dans Décision Santé (voir http://www.decision-sante.com/actualites/article/2016/12/12/didier-tabu…). En 2012 quelques mois après l’élection de François Hollande, un rapport du think thank Terra Nova situé dans la mouvance du parti socialiste suggérait l’extension à l’ensemble de l’hexagone du dispositif en place en Alsace. Suite à l’annexion allemande, la région a bénéficié du système bismarckien avec une prise en charge des dépenses de santé par l’Etat sans intervention de mutuelles.
Statu quo
Cinq ans plus tard, l’idée fait irruption dans le débat public. Et les deux camps affutent leurs arguments. La gauche met en avant la question des valeurs et plaide pour un système universel. Les mutuelles rappellent leur absence de déficit à l’inverse du trou béat de la Sécurité sociale. « La vraie entorse à la solidarité nationale, ce n’est pas l’existence des complémentaires, c’est la dette de l’assurance-maladie qu’on reporte sur les générations futures, » réplique Thierry Baudet, président de la Fédération nationale de la Mutualité française dans Les Echos. Français Hollande et Marisol Touraine tout au long de quinquennat n’ont pas ou voulu trancher entre ces deux logiques. Le futur président en dépit des propos de tréteaux ou des coups de mentons devrait sans nul doute suivre la ligne hollandaise. Pour une fois, les Français à l’exception de l’optique et du dentaire ne sont pas a priori demandeurs d’une telle réforme. Rendez-vous dans cinq ans pour un nouvel épisode ?
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