C’est la double surprise de cette présidentielle. Et comme, c’est plutôt une bonne nouvelle, autant s’en réjouir. On pensait d’abord que – comme d’habitude - la santé serait plutôt absente dans cette campagne. Or ses problématiques sont souvent abordées par les candidats de tous poils, au point qu’un grand journal du soir y a consacré récemment sa manchette. On s’attendait ensuite à voir défiler les poncifs et les déclarations de bonnes intentions. Et on est finalement surpris par l’originalité des pistes avancées. Par rapport aux propositions convenues et pour tout dire plan-plan de 2012, un vrai débat est en train de s’ouvrir sous nos yeux ébaudis autour du système de soins de demain, avec des options franches et des désaccords frontaux. Comme en démocratie, quoi !
À tout Seigneur, tout honneur, c’est à François Fillon que revient le mérite de toute cette ébullition. Si l’on en juge par le rétropédalage en règle qu’il a effectué depuis s’agissant du renforcement de la place des mutuelles sur le « petit risque », l’intéressé aimerait d’ailleurs bien qu’on l’oublie un peu, en tout cas sur ce chapitre… Mais, même si le candidat de la droite a dû en rabattre sur ses intentions initiales, la mèche est allumée. Au départ, la gauche a réagi comme un seul homme, faisant montre d’un certain conservatisme pour défendre en bloc le système. Et elle s’est prise au jeu finalement, tentant, non sans talent, de replacer le débat sur de vrais marqueurs de gauche.
Création de mutuelles publiques, interdiction des dépassements d’honoraires, réduction du paiement à l’acte, salariat à option pour les médecins de ville… Au sein de la gauche aussi le débat est lancé. Et il y a – quoi qu’on en pense quelque chose de revigorant à discuter ainsi de nouvelles pistes pour le système de soins. Certes, on peut déceler dans cette agitation une part de surenchère, alimentée par la logique des primaires qui, dans chaque camp, pousse à se distinguer à tout prix. Reste que pour autant, dans la majorité comme dans l’opposition, il semble qu’on soit décidé à ne plus faire l’impasse sur des sujets aussi fondamentaux que les ressources à apporter aux déserts médicaux, la redéfinition du panier de soins face aux coûts des innovations, la place de la prévention dans le système, le rôle respectif de la sécu et des complémentaires… Sur tous ces thèmes, il y aura, passé le joli mois de mai, des choix à faire. Alors, autant en débattre ici et maintenant !
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