Contrat

Le dilemme des remplaçants

Publié le 05/12/2014
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Jacques Olivier Dauberton

Jacques Olivier Dauberton
Crédit photo : dr

« Les remplaçants se tâtent, c’est une période d’activité assez intense », note le Dr Jacques Rouiller (FMF), installé à Saint-Coulomb (Ille-et-Vilaine). La question des remplaçants est en effet souvent posée par les médecins lors des réunions de préparation à la grève. Sur le site Internet du Généraliste, on s’interroge. En effet, bien souvent les contrats sont signés dès l’été, comme le souligne le Dr Isabelle T : « Si on veut être tranquille, en famille, à Noël, on prend des vacances et un remplaçant... qui a prévu de travailler à Noël depuis 6 mois et qui n'y renoncera pas ! Difficile de me compter comme gréviste, alors que ce n'est pas l'envie qui me manque ! ». Même son de cloche chez Bruno L : « Comment faire si on a signé un contrat pour Noël avec un remplaçant, et ce depuis le mois de septembre ». La réponse est simple, si l’on en croit le généraliste breton. « Selon le droit, on ne peut pas forcer quelqu’un à faire ou à ne pas faire grève. Ainsi, les médecins qui ont prévu des remplaçants laisseront le choix à ce dernier de fermer ou non le cabinet ».

Une question inédite

Pour le président de RéAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes installés et Remplaçants), Jacques-Olivier Dauberton (photo), cette question est inédite. Son syndicat a d’ailleurs demandé au Conseil national de l’Ordre des médecins de rendre son avis sur la question. Réponse attendue ce vendredi 5 décembre. « Le contrat qui unit le médecin remplacé et le remplaçant relève plus de la déontologie que du droit et le remplaçant pourrait être attaqué pour s’être mis en grève ou, à l’inverse, n’avoir pas suivi le mouvement auquel le remplacé aurait pu adhérer », explique le Dr Dauberton. Une situation sur laquelle il devient urgent de trancher tant les médecins remplaçants tablent sur cette période de l’année pour souvent réaliser une importante activité à ce moment-là. Le syndicat qui a rejoint le Front Généraliste n’a pas appelé les remplaçants à faire grève car « la période est stratégique pour eux ».


Source : lequotidiendumedecin.fr