Le « oui mais » de la HAS au traitement universel de l’hépatite C

Publié le 12/12/2016
vhc has

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Le Collège de la HAS vient de se déclarer favorable à l'élargissement du traitement de l'hépatite C tout en encadrant les conditions de délivrance des antiviraux d'action directe (AAD) chez les patients au stade de fibrose F0 ou F1 ne présentant pas de symptômes.

En 2014, alors que les AAD étaient mis sur le marché, la HAS avait préconisé de traiter en priorité les malades aux stades les plus graves, au stade de fibrose hépatique F3 et F4, ainsi que les malades symptomatiques ou ayant des comorbidités. En juin 2016, elle a recommandé d'élargir le traitement aux malades au stade de fibrose F2, à ceux susceptibles de transmettre le virus ainsi que lorsqu'ils étaient symptomatiques avec un stade de fibrose F0 ou F1.

En effet, compte tenu du risque de réactivation du virus de l'hépatite B chez les patients co-infectés et la persistance d'incertitudes sur le long terme en conditions réelles d'utilisation des AAD, en particulier sur le risque d'émergence de résistances, la HAS émet des conditions restrictives de prescriptions.

Le patient doit être correctement informé et doit être partie prenante dans la décision. Cela suppose qu’il soit averti du caractère lentement évolutif de la maladie au stade F0 ou F1, des traitements disponibles et de leurs conséquence, ainsi que de la possibilité de nouveaux médicaments à venir avec des durées de traitement potentiellement plus courtes.

La HAS préconise la mise en place d’un suivi clinique des patients au stade de fibrose F0 ou F1 asymptomatiques traités. L’efficacité des traitements et leur tolérance pourront être évalués en temps réel. De même, leur impact sur la réduction de la morbidité et les capacités de retraitement cas de résistance pourra être estimés.

De même, cet élargissement d’indications des AAD et donc  leur remboursement génèrera un coût que la HAS préconise de pondérer via la négociation du prix de ces molécules afin de s’assurer « d'une efficience au moins équivalente au traitement des patients aux stades les plus avancés. »

Enfin, la HAS compte réviser la stratégie de dépistage de l'hépatite C en vue de réduire la prévalence de l'infection par le VHC. La stratégie actuelle fondée sur le dépistage au sein des populations à risque est insuffisante et laisse persister une épidémie cachée : « la moitié des personnes infectées par le VHC ignorent leur statut. »

La HAS proposera à terme des recommandations sur la stratégie de dépistage de l'hépatite C incluant les moyens de repérer les malades, les traitements et leurs modalités ainsi que les pistes pour réduire les réinfections. 


Source : lequotidiendumedecin.fr