« Les libéraux de santé doivent faire campagne ensemble pour que la santé ne se résume pas à quelques petites lignes en fin de programme. En 2012, la santé était quasi-absente des programmes des deux finalistes » a lancé vendredi Philippe Gaertner en ouverture de la journée du Centre national des professions de santé (CNPS). Et, comme pour mieux souligner l'urgence, le président de l’intersyndicale, venu présenter les propositions du CNPS pour imposer la santé dans la campagne présidentielle, de rappeler la piètre 24e place mondiale du système de santé français selon le Lancet. « La France n’est plus enviée pour son système de santé » regrette-t-il. Et d'appeler notamment les candidats à mettre l'accent sur le dialogue avec les acteurs de santé et à renforcer le rôle des outils conventionnels.
Si les médecins sont évidemment sensibles à la place de la santé dans le débat présidentiel, est-ce le cas de leurs concitoyens et patients ? Pour répondre à cette question, le CNPS avait chargé Harris Interactive de mener deux études, l’une auprès des professionnels libéraux de santé, l’autre auprès des Français.
Premier enseignement : la situation du système français préoccupe. Parmi les libéraux interrogés, 94 % se disent très ou assez inquiets concernant l’avenir de l’organisation des soins. Chez les citoyens, la part d’inquiets est de 81 %.
Il faut dire que les réformes engagées ces dernières années n’ont pas convaincu les professionnels. Aucune des mesures prises depuis dix ans n’est considérée comme efficace. La mise en place du DPC, réforme pourtant jugée la plus favorablement par les libéraux interrogés, ne l’est que pour 41 % d’entre eux. La création des URPS ne trouve pas grâce aux yeux de 68% des pharmaciens, médecins et autres paramédicaux interrogés. Les ARS, non plus avec 70% des libéraux de santé qui portent un jugement négatif. Quant au TPG, 74% le considèrent inefficace (et même 51% pas du tout efficace). La loi de modernisation de la santé de Marisol Touraine dans son ensemble étant considérée comme pas efficace pour 88 % d’entre eux.
En ce qui concerne les Français, si la santé n’est pas l’enjeu qui vient spontanément à l’esprit lorsque l’élection présidentielle est évoquée, ils ne s’en désintéressent pas pour autant. En effet, ils sont 70 % à penser que la santé est une thématique dont les candidats ne parlent pas assez, en faisant la thématique la plus oubliée. Autre preuve de l’intérêt porté à la santé par les Français, l’importance de la santé dans leur vote. Si le premier tour de l’élection s’était tenu le dimanche suivant le sondage, 90 % de nos citoyens affirment que les propositions des candidats en matière de santé auraient été dans le tiercé des priorités des Français, après l’éducation et l’emploi. Chez les professionnels libéraux, la santé est citée comme une priorité par la quasi-totalité (96 % d’entre eux).
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