TV, web, Facebook, appli mobile... Aucun écran n’échappera à la campagne nationale que lance l'Assurance maladie sur la lombalgie aiguë avec pour slogan "Mal de dos ? Le bon traitement c'est le mouvement".
Quatre personnes sur cinq souffriront de lombalgie au cours de leur vie. Une sur quatre (24 %) pense que le mal de dos est un problème grave et près de 7 sur 10 (68 %) estiment que le repos est le meilleur remède contre la lombalgie, selon un sondage BVA.
Or, au stade aigu, 90 % des patients guérissent spontanément en moins de 4 semaines. Et, « seul le mouvement entretient la tonicité musculaire, la force ligamentaire et permet de lutter contre la douleur lombaire et sa chronicisation », explique le Pr Bruno Fautrel (PU-PH de rhumatologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris) au nom de la Société française de rhumatologie. Il faut donc rassurer le malade. Une lombalgie sur cinq entraîne pourtant un arrêt de travail !
Haro sur le risque de chronicisation
Cette campagne de communication vise à remettre d’aplomb le parcours de soins conformément aux recommandations internationales et nationales de la HAS. Elle ambitionne de prévenir le passage de la lombalgie au stade chronique qui expose le patient à la désinsertion professionnelle. L'objectif est donc d'inscrire le patient dans le bon parcours de soins.
Au-delà de ce délai de 4 à 6 semaines, la persistance douloureuse lombaire est qualifiée de subaiguë. Elle doit alors faire l’objet d’une réévaluation et d’une identification d’indicateurs psychosociaux de risque accru de passage à la chronicité. À ce stade, l’intervention d’un kinésithérapeute et/ou le recours à un rhumatologue se justifie pour éviter le risque d’une chronicisation.
« L’analyse clinique doit être pluridimensionnelle : biomédicale, psychologique et sociale », recommande le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale, qui rappelle que la lombalgie est le deuxième motif de consultation chez le médecin généraliste.
La campagne grand public, prévue pour trois ans, débute vendredi à la télévision (jusqu'au 8 décembre), par affichage, et sur le web. Son message est simple : « en cas de mal de dos, le maintien de l'activité physique est la meilleure voie de guérison », souligne l'Assurance maladie dont le site (ameli.fr) délivre des conseils pour soulager son dos et éviter la récidive.
À disposition du public également une fanpage "Maldedos.lebonmouvement" sur Facebook et une "appli" mobile gratuite"Activ’dos" afin d'avoir sous la main une série d’exercices, de postures, de quiz et même le moyen de suivre l’évolution de son mal de dos.
Une pathologie qui pèse sur les arrêts de travail
Les lombalgies représentent dans les pays industrialisés des dépenses élevées qui incluent des coûts directs (traitements, visites médicales, hospitalisations) et indirects (indemnités journalières, pensions d’invalidité, perte de productivité, etc.). Elles proviennent à 85 % des lombalgies chroniques alors que ces dernières ne concernent que 7 % des patients.
Pour la branche maladie, ces dépenses sont estimées à 661 millions d'euros par an, dont 353 millions pour les arrêts de travail. « Ces chiffres sont certainement sous-évalués » du fait de la difficulté de repérer la lombalgie aiguë dans la base de données du système national d’information interrégimes de l'Assurance maladie (Sniiram), explique la CNAM.
Pour la branche accidents du travail/maladies professionnelles de l'Assurance maladie, les lombalgies représentent un milliard d'euros par an dont 580 millions d'euros pour les arrêts de travail, soit l’équivalent du coût de l’ensemble des autres troubles musculo-squelettiques (tendinites, cervicalgies…), note-t-elle.
Le programme de sensibilisation de l'Assurance maladie vise également les professionnels de santé (généralistes, rhumatologues, kinésithérapeutes, etc.) qui recevront des visites confraternelles des médecins de leur caisse, ainsi que des brochures médecins et patients qu'ils pourront commander.
Une campagne destinée aux employeurs et aux médecins du travail est prévue en 2018.
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