« L'assurance maladie propose une négociation rapide voire très rapide (avec les syndicats) pour aboutir à une signature de l'avenant conventionnel avant la fin du mois de juillet ! »
La phrase martelée par le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, à l'occasion d'une première conférence de presse post-négociations conventionnelles, ne laisse pas de place à l'incertitude.
Il y aura un accord entre les syndicats représentatifs et l'Assurance maladie. Le directeur de la CNAM a d'ailleurs tenu à souligner « le bon dialogue » qui s'est tenu dans la matinée avec l'ensemble des syndicats et « leur avis favorable » sur la conclusion d'un accord avant le 30 juillet « au plus tard ».
Il a aussi profité de cette première séance de négociations pour cadrer les sujets sur lesquels les partenaires syndicaux auront à s'entendre : renforcement du suivi à domicile, téléconsultation, téléexpertise, soins non programmés (SAS) et numérique en santé…
Les syndicats en attente de concret
Selon les syndicats qui ont tous répondu à l'appel, l'échange avec la CNAM était court et cordial. « Rien de surprenant » en somme, « pour une première séance de négociations », estime le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
La présidente de la FMF, le Dr Corinne Le Sauder, n’est, elle, pas non plus surprise par l’issue du « court » échange. « En une heure, c’était expédié. Chacun a défendu sa paroisse ! », confie-t-elle.
Pour sa première, le président de l’UFLM-S, le Dr Jérôme Marty, était « très content d’être là », mais aussi pragmatique. « C’était une réunion informelle par Zoom… Ce n’est pas ici que se prennent les décisions. C’était plutôt un rattrapage pour les nouveaux comme nous. »
Le nouvel élu a néanmoins profité de l’occasion pour défendre ses thèmes de prédilection. « Nous avons rappelé l’importance de la médecine libérale pendant la crise Covid-19, qui s’est avérée indispensable. Et quand quelque chose est indispensable, on fait tout pour qu’elle soit pérenne et qu’elle se développe. »
La question de l'enveloppe budgétaire éludée
La question sensible de l'enveloppe budgétaire qui avait fait capoter les négociations à l'automne dernier n'a, selon les syndicats, pas été abordée.
« La porte n’est pas fermée, mais on n’a pas senti que l’enveloppe allait être doublée, estime Dr Corinne Le Sauder, pourtant sans argent rien ne pourra être fait ! », ajoute-t-elle.
Du côté de la CSMF, le son de cloche est le même. « J'ai demandé à Thomas Fatôme s’il avait une notion de l'enveloppe qui allait être engagée mais nous n'avons pas eu de réponse. Or, pour nous, c'est fondamental ! Si c'est la même enveloppe que celle présentée en octobre dernier on ne va pas y arriver ! » estime-t-il.
À l'occasion du débrief avec la presse, le directeur de la CNAM a aussi méticuleusement contourné la question.
« Nous restons sur la négociation d'un avenant, le montant que nous avions mis sur la table l'année dernière (550 millions d'euros, numérique en santé compris) était déjà très substantiel si on regarde l'historique des avenants conventionnels », a-t-il déclaré n'excluant toutefois pas une revalorisation de cette enveloppe.
Des discussions bilatérales entre l'Assurance maladie et les syndicats doivent se tenir entre le 28 juin et le 5 juillet en attendant une prochaine séance de négociations le 7 juillet.
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