Trois grands axes et 15 actions composent la feuille de route du 5e plan national pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie publiée ce 27 janvier. Et parmi elles, certaines concernent les médecins généralistes.
Il aura fallu plusieurs mois pour la publication de ce plan détaillé, pendant lesquels certaines actions ont néanmoins été réalisées, comme l’arrivée du Midazolam en ville.
Présenté en septembre dernier par le ministre de la Santé, ce 5e plan porte sur la période 2021-2024, et est doté d’une enveloppe de 171 millions d’euros. En octobre, le Dr Olivier Mermet, médecin généraliste, et le Dr Bruno Richard, praticien hospitalier, ont été nommés pour le piloter.
Trois axes avec des pilotes dédiés
Ce plan s’articule autour de trois axes : « favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie », « conforter l’expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche » et « définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l’offre de soins palliatifs, en renforçant la coordination avec la médecine de ville et en garantissant l’accès à l’expertise ».
Ils sont pilotés respectivement par Françoise Ellien, directrice de l’association SPES, secrétaire générale de la société française et francophone de psycho-oncologie (SFFPO), présidente de l’association nationale JADE, le Pr Laurent Calvel, professeur associé des universités en médecine palliative/médecin des hôpitaux universitaires de Strasbourg, président du collège national des enseignants pour la formation universitaire de soins palliatifs et le Dr Elisabeth Balladur, cheffe du département clinique adulte des équipes d’hospitalisation à domicile de l’AP-HP. Des groupes de travail doivent maintenant être constitués.
Et dans chacun de ses axes des actions concernent les professionnels de santé de ville et plus particulièrement les médecins généralistes. Les auteurs du plan signalent notamment « qu’un médecin traitant sera confronté à quatre ou cinq situations de fin de vie par an ».
Information et sensibilisation du grand public
Le premier axe s'appuie principalement sur le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) pour la mise en place de campagnes d’informations et la sensibilisation du grand public aux sujets de soins palliatifs et de la fin de vie. Pourtant, certaines missions pourraient incomber aux généralistes. Notamment sur les directives anticipées. Il est en effet prévu d’expérimenter des consultations dédiées à l’écriture des directives anticipées. Si les médecins généralistes ne sont pas cités, ils pourraient néanmoins être amenés à participer à ces expérimentations. L’Académie de médecine s’était d’ailleurs prononcée en fin d’année en faveur de la formation des généralistes au sujet des directives anticipées.
Formation des professionnels de santé
Plusieurs mesures portent ainsi sur la formation, tant initiale que continue. Il est notamment prévu d’ « établir une cartographie des professionnels de santé formés en soins palliatifs » avant de structurer la filière universitaire et de former les futurs enseignants. Les auteurs estiment à 150 le nombre de postes vacants et qu’un quart des médecins de soins palliatifs quittera leurs fonctions d’ici 5 ans. Il s’agit donc de former des professionnels de santé pour y répondre. Mais aussi les autres.
Dans le cadre du développement de la formation initiale dans toutes les filières de santé, un point porte spécifiquement le relationnel entre le médecin et le patient sur des situations complexes en fin de vie ou pour aborder les soins palliatifs. Et la formation continue est également concernée avec notamment un accompagnement pour l’arrivée du Midazolam en ville. Actée en décembre dernier, sa mise à disposition devrait se concrétiser d’ici quelques semaines.
Coordination du parcours de soins
Le 3e axe, qui se concentre sur le parcours de soins, ambitionne notamment d’améliorer l’accompagnement des professionnels de ville par des équipes expertes. Il est par exemple prévu de renforcer les équipes de soins palliatifs avec la création d’unités dédiées supplémentaires mais aussi d’équipes mobiles.
Ces dernières sont au nombre de 428, mais leur activité reste « très centrée sur l’hospitalier ». Il s’agira donc de renforcer ces équipes au niveau territorial mais aussi de faciliter « leur recours par les professionnels du domicile ».
Les pilotes du plan veulent aussi « intégrer les CPTS, les MSP, les centres de santé dans la filière de coordination et de prise en charge palliative en faisant figurer un volet transversal « soins palliatifs » dans leur projet de santé ».
De même, il est prévu de « structurer, au niveau de chaque région, la coordination des parcours » ou encore de « donner de nouvelles marges de manœuvre aux acteurs à domicile et en Ehpad ». Il est ainsi cité que « 32 % des personnes atteintes par un cancer, prises en charge à leur domicile, dans les 30 jours ayant précédé leur décès, avaient eu au moins un recours aux urgences ; les trois quarts d’entre elles avaient eu recours au moins une fois à un médecin généraliste ». Le plan propose ainsi de « mettre à disposition des médecins généralistes des aides à la décision et outils d’aide à la pratique palliative dans des formats compatibles avec les déplacements au domicile ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes