Faut-il craindre la contagion américaine ? À ce jour, c'est plutôt le sentiment d'euphorie qui domine. « La filière Health Tech française dispose d'une vitalité incroyable », diagnostique Franck Mouthon en ouverture de la 19e édition du Panorama France HealthTech 2021. Elle affiche un réel dynamisme avec plus de 2000 entreprises recensées. Et sur cette lancée, continue à être créatrice nette d'emplois avec plus de 2 000 recrutements programmés en 2022. Loin de se replier sur le territoire national, elle vise d'emblée le marché mondial. Une entreprise sur cinq dispose d'une filiale à l'étranger. Le rêve américain aimante toujours les créateurs de biotechs. Les États-Unis sont ainsi le premier pays d'accueil. Enfin en matière de financement, on peut évoquer en 2021 un alignement des planètes. Cédric Garcia, Partner chez EY évoque même une année historique. « Les levées de fonds des Health Techs françaises ont atteint au total 2,3 milliards d'euros dont 1,6 milliard d'euros (versus 0,9 en 2020) en capital-risque qui reste la première source de financement de la Health Tech en France. La France figure au deuxième rang en nombre d'opérations en capital-risque avec un ticket moyen de 13 millions d'euros (versus 8 millions d'euros en 2020), soit une augmentation de 63%. » Cet optimisme des investisseurs s'explique peut-être par le soutien qualifié d'exceptionnel par France Biotech de l'État pour la filière santé en 2021. Le secteur a bénéficié de 1,2 milliard d'euros d'aides. 850 projets ont reçu des subventions à l'innovation et à l'industrialisation, soit quatre fois plus qu'en 2020. Ce résultat s'explique par l'annonce des différents plans qui ont scandé l'année comme le plan de relance ou le quatrième plan Investissements d'Avenir. Le marché boursier reflète cette euphorie. En un an la capitalisation boursière des Health Techs françaises a progressé de 12,9 à 16,2 milliards d'euros. 7 nouvelles cotations d'entreprises hexagonales ont été comptabilisées sur le marché parisien. « Il s'agit de la meilleure année en montant de fonds levés ainsi qu'en nombre d'opérations depuis 2017 », note Delphine d'Amarzit à la tête d'Euronext Paris.
De l'autre côté de l'Atlantique, cette liesse en revanche est largement retombée. L'indice Nasdaq Biotechnology a plongé de 26 % depuis son pic atteint en août dernier. Un autre indice spécialisé le SPDR S&P Biotech a chuté de 42 %. Au cours de la même période, le marché illustré par le S&P 500 a grimpé de 12 %. Une correction sur le marché français doit-elle être redoutée ? Entre la remontée probable des taux d'intérêt et le contexte international, le risque ne peut être écarté.
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