Il a crevé l’écran en 2020. Olivier Véran a été la personnalité la plus présente dans les journaux télévisés l’année dernière, selon une étude de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Pour la première fois, un ministre « est davantage intervenu dans les JT que le chef de l’État ou le Premier ministre ». L’INA a comptabilisé 173 prises de parole sur les cinq chaînes principales (TF1, France 2, France 3, Arte et M6) pour le ministre de la Santé, contre 124 pour Emmanuel Macron.
À ses débuts, il a marqué des points. Ultra-pédagogue, le neurologue grenoblois a su expliquer à la ménagère de moins de 50 ans les mesures gouvernementales contre le coronavirus. Proche du terrain, connaissant bien les dossiers santé, l’ancien député, très actif sur les réseaux sociaux, a aussi été très apprécié par ses confrères.
Un an après sa prise de fonction, Olivier Véran conserve une bonne cote auprès des Français, moins chez les médecins. Il y a un mois, plus de 900 praticiens ayant répondu à une enquête du Quotidien du médecin lui ont accordé la sévère note de 3,3 sur 10. Jugé arrogant, hospitalo-centré, oublieux des libéraux lors du Ségur de la santé, le ministre a perdu le soutien de ses confrères. Fragilisé par la chaotique campagne de vaccination, il est désormais en retrait, éclipsé sur les plateaux de télévision par le Pr Alain Fischer, le Premier ministre… et même le président de la République.
La suspension du vaccin d’AstraZeneca, annoncée subitement la semaine dernière par Emmanuel Macron, a constitué un camouflet pour le ministre de la Santé, qui avait écarté catégoriquement cette hypothèse. La communication calamiteuse par Ségur sur la pénurie de vaccins, et l’accusation faite aux généralistes de vacciner trop lentement dans les cabinets (et de thésauriser les doses), ont été vécues comme une insupportable marque de mépris. Au point que ces derniers jours, des médecins de la CSMF ont, à mots couverts, réclamé le départ du ministre de la Santé.
Christophe Gattuso, directeur de la rédaction
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