L’autorisation pour les pharmaciens de délivrer certains médicaments habituellement prescrits sur ordonnance devrait revenir sur le tapis. Selon France Info, le médecin député Thomas Mesnier (LREM), déposera un amendement en ce sens lors de l'examen du projet de loi de santé – dont il est le rapporteur –, qui débutera le 18 mars à l'Assemblée nationale.
Lors de l’examen du Budget de la Sécu pour 2019, un texte similaire porté par la députée médecin Delphine Bagarry, avait été retoqué. Cette fois, l’amendement devrait être adopté, selon Carine Wolf-Tahl, pharmacienne à Rouen et présidente de l'Ordre des pharmaciens, citée par France Info.
Angine, conjonctivite, cystite…
« En cas de petite urgence, il est souvent difficile pour les Français d'avoir accès à une solution hormis d'aller aux urgences quand un médecin traitant n'est pas disponible, a-t-elle expliqué à France Info. Ce que nous proposons, c'est que les pharmaciens dans des pathologies qu'on va dire bénignes ou des petites urgences, puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin, type cystite, conjonctivite, petite dermatite inflammatoire. »
Dès la mi-février, Thomas Mesnier avait affiché son intention de revenir à la charge (voir la vidéo ci-dessous) sur le sujet. Interrogé sur les assistants médicaux par LCP, le député de Charente avait indiqué qu’il « voulait aller plus loin sur le partage des compétences, par voie d’amendement, pour que les infirmiers puissent vacciner davantage et que les pharmaciens (…) puissent prendre en charge les petits problèmes du quotidien : le rhume, l’angine, la conjonctivite ».
Thomas Mesnier estime que « ces petits bobos du quotidien » « prennent du temps au médecin et ne nécessitent pas forcément d’avoir fait 10 ans de médecine pour être bien pris en charge ». « Les pharmaciens et infirmiers pourraient décharger beaucoup les médecins, ce qui leur donnerait plus de temps médical pour faire d‘autres consultations », conclut-il.
La nouvelle n'a pas manqué de faire réagir le Dr Jean-Paul Hamon, patron de la Fédération des médecins de France, qui s'est insurgé contre cet amendement sur Twitter :
Il va falloir que les députés arrêtent de bricoleret de dégrader la prise en charge des patients après les 70€ pour l’hôpital qui ne soignent pas voilà le pharmacien prescripteurpas un amendement pour étonner de l’attractivité à la médecine libérale ?manque la coercition
— Jean Paul Hamon (@hamonjeanpaul) 28 février 2019
Partage des compétences en médecine : "J'aimerais aller plus loin par amendement (...) pour que les pharmaciens puissent prendre en charge les petits bobos du quotidien comme le rhume, l'angine, la conjonctivite", annonce @MESNIERThomas#DirectAN pic.twitter.com/GskOkKBn6M
— LCP (@LCP) 13 février 2019
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