L’Union hospitalière de Cornouaille, l’UHC, pèse entre 330 et 350 millions d’euros de budget, 5 900 collaborateurs et environ 250 praticiens hospitaliers. Il couvre le territoire de santé du Sud Finistère qui compte 330 000 habitants avec quatre bassins de vie. « Dès 2010, nous avons créé l’Union hospitalière de Cornouaille (UHC) qui regroupe trois établissements publics et deux établissements privés, avec des dispositions organiques », explique Jean-Roger Pautonnier, directeur du centre hospitalier intercommunal de Cornouaille à Quimper. Pour lui, fort de cette antériorité, « le GHT va donc être un copier-coller des dispositions organiques de l’Union hospitalière ».
Comme souvent, c’est la nécessité de faire face à des problématiques lourdes qui a initié ce mouvement de coopération et de solidarité. « En 2009, par exemple, l’Hôtel Dieu de Pont-l’Abbé était devant le tribunal de commerce… L’alternative consistait soit de fusionner avec lui, soit d’avoir un projet de territoire. Ce dernier, qui nous donne un savoir-faire ensemble, a été préféré », explique Jean-Roger Pautonnier. C’est la chirurgie qui a motivé cette stratégie de groupe, mais également la recomposition de l’offre privée des cliniques.
Stratégie globale avec le GCS
Concrètement, l’UHC est déjà dotée d’un comité stratégique, d’une conférence de présidents de CME, des soins, et de tout un dispositif de secrétariat général. « Nous avons aussi convenu d’un établissement support, le CHI de Quimper », précise Jean-Roger Pautonnier. Mais les établissements ont mis en place une réelle stratégie globale sur le territoire et exploré les possibilités données par le GCS (Groupements de coopération sanitaire). Il existe ainsi un GCS de chirurgie, un pour l’aide médicale d’urgence, un médico-technique. Un GCS d’HAD vient d’être mis en place et un autre, de SSR, est en cours de constitution. « Nous avons également fait le choix d’un seul laboratoire de territoire, d’une seule imagerie de territoire, d’une seule pharmacie PUI de territoire, auquel est rattachée une seule unité de stérilisation », complète le directeur du CHI de Cornouaille. Enfin, l’UHC est en pleine réflexion sur la création d’un groupement de coopération sociale et médico-sociale pour la gestion d’un Ehpad.
Au titre des mutualisations, l’UHC est déjà doté d’un groupement d’intérêt public pour la blanchisserie, d’un pour les écoles de formation, et d’un pour la restauration. Il est en train de travailler à des mutualisations pour la pharmacie et la logistique. Des mutualisations qui se feraient, elles, à l’échelon régional, voire même national. Autant dire que l’arrivée du GHT n’impressionne pas : « Il va garder le nom d’Union hospitalière de Cornouaille, et nous allons simplement intégrer une commission des élus et une commission des usagers », détaille Jean-Roger Pautonnier.
Autonomie versus intérêts croisés
Et s’il y a eu des craintes dans les différents établissements, c’était en 2009, au moment de la création de l’UHC. Le choix a alors été fait de maintenir l’autonomie des établissements et d’avoir des intérêts croisés. Chaque GCS est ainsi piloté par un administrateur du groupe qui est également un directeur d’un établissement membre. « Il y a vraiment un partage des responsabilités », estime Jean-Roger Pautonnier. Et tout projet est considéré globalement : « Par exemple, pour la chirurgie du territoire, nous réalisons le bloc opératoire dans l’établissement de Quimper. En compensation, nous avons développé des activités de SRR et des activités médicales à l’Hôtel Dieu de Pont-l’Abbé », complète-t-il.
Quant au projet médical, cœur du dispositif des GHT, il consistera à compléter et consolider celui existant : « Nous nous sommes déjà inscrits dans le principe de filières de soins, explique Jean-Roger Pautonnier. Nous avons donc aujourd’hui des filières de neurologie, des filières attachées à la chirurgie, et nous sommes en train de faire un état des lieux pour formaliser la coopération pour toutes les filières cliniques. » Selon la même dynamique, l’arrivée du GHT va permettre à l’UHC d’aller au-delà de ce qui est fait aujourd’hui, notamment sur la recherche et l’innovation ainsi qu’au sujet du système d’information de territoire. « Nous travaillons sur le parcours numérisé du patient, l’hébergement et l’accès aux données », explique le directeur du CHI de Cornouaille.
UHC ou GHT, pour ce directeur, la grande difficulté sera surtout de parvenir à pérenniser les dispositifs dans le temps : « Il faudra travailler les règlements intérieurs pour fabriquer de la règle au-delà des hommes, pour que les dispositifs ne changent pas à la faveur d’un changement de direction », estime-t-il. Et d’ajouter : « D’où l’importance d’impliquer les élus et les usagers dans le GHT. »
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