Et si c’était Agnès Buzyn qui avait été choisie pour mener la liste LREM aux élections européennes… À quelques jours du scrutin, certains, dans le camp du président, se perdent probablement dans ces conjectures, alors que, de l’avis général, Nathalie Loiseau a fait une bien mauvaise campagne. La ministre de la Santé, un temps pressentie, aurait-elle mieux fait le job ? Voire. En tout cas, nul doute que son départ du gouvernement aurait chagriné ses confrères, nombreux dans ce cas de figure à prendre alors son envol pour une désertion. Car les médecins, notre sondage le confirme, sont devenus légitimistes. Dans leur majorité, ils continuent de juger favorablement la locataire de l’avenue de Ségur, ce qui n’était pas arrivé depuis Xavier Bertrand.
Le second enseignement de l’enquête dont nous livrons les résultats cette semaine, c’est que les toubibs sont bons citoyens : le 26 mai, ils se rendront en effet aux urnes plus souvent que leurs patients. C’est plutôt bon signe : car quelque part cela signifie que, dans le corps médical, on fait encore crédit à la démocratie et à l’action publique, donc que le dialogue – même s’il est parfois rude — est encore possible avec le ministère de tutelle.
Cette photographie préélectorale que nous proposons montre enfin que décidément, les médecins libéraux sont… libéraux dans leurs choix. Dimanche, presque les trois quarts se retrouveront en effet, soit dans la liste En Marche, soit dans celle des Républicains. La première séduisant quand même deux fois plus que la seconde. Cela révèle deux lignes de forces. D’abord que le dirigisme ou le populisme, de gauche comme d’extrême droite, n’est pas la tasse de thé de nos lecteurs, ce qui n’est pas très nouveau. Ensuite que l’équation vote médical = vote de droite n’est plus si vraie. En tout cas pour l’instant. Et ça, c’est plus surprenant.
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