L'étude de phase Ib CA209-004 évaluait l'association nivolumab-ipilimumab chez des patients prétraités, ou non, pour un mélanome malin avancé. L'analyse à 5 ans de l'essai était présentée au congrès (1). Avec un suivi médian de 43 mois pour les 94 patients inclus, le taux de survie globale à 4 ans, ou plus, atteignait 57 %. Les taux de survie à 1, 2 et 3 ans après arrêt du traitement étaient respectivement de 74 %, 65 % et 56 %.
La survie à 4 ans était supérieure chez les patients avec un taux de lactate déshydrogénase (LDH) normal, 62 % versus 49 % (avec un taux de LDH élevé), et en cas de tumeur BRAF mutée, 61 % versus 54 % (en l'absence de mutation).
De plus, une analyse de qualité de vie à 4 ans de l'étude de phase III CheckMate 067, évaluant le nivolumab seul ou associé à l'ipilimumab, a été réalisée chez 813 patients non prétraités pour leur mélanome métastatique inopérable (2). Elle montre un maintien de la qualité de vie pendant et à la suite du traitement, sans détérioration quel que soit le bras de l'étude (monothérapie ou association).
Une activité sur les métastases cérébrales
« Les métastases cérébrales sont un très gros problème dans le mélanome car malgré leur fréquence (jusqu'à 80 % de patients concernés aux stades très avancés de la maladie), elles sont exclues de la plupart des essais de première ligne. Il y a une grande différence entre la pratique et les études cliniques. On commence seulement à avoir des essais avec ces métastases », explique le Pr Jean-Jacques Grob (CHU de Marseille).
L'étude de phase II CheckMate 204 a évalué l'association nivolumab-ipilimumab chez des patients, non prétraités, atteints de mélanome avec métastases cérébrales : 101 asymptomatiques et 18 avec des symptômes neurologiques. Un bénéfice clinique intracrânien (réponse complète [RC], partielle [RP] et stabilisation ≥ 6 mois) était retrouvé chez 58,4 % des patients asymptomatiques (dont 29 % de RC et 26 % de RP) à 20,6 mois de suivi, et 22,2 % des patients symptomatiques (dont 11 % de RC et 5,6 % de RP) à 5,2 mois de suivi. « La combinaison nivolumab-ipilimumab donne des résultats qu'aucun autre traitement n'avait eu jusqu'à présent avec des métastases cérébrales », commente le Pr Grob. En effet, ces résultats positifs plaident en faveur d'une administration de l'association chez les patients asymptomatiques. Par contre, d'autres essais semblent nécessaires chez les patients symptomatiques afin d'élucider les mécanismes de résistance à l'immunothérapie dans cette population.
(1) Aktins MB. et al. Abstr 9533
(2) Schadendorf D. et al. Abstr 9551
(3) Tawbi HA. et al. Abstr 9501
Article précédent
Premiers survivants à long terme sous anti-PDL1
Article suivant
L’hormonothérapie de nouvelle génération prolonge la survie
Un temps de survie sans progression doublé
Une association efficace dès le premier facteur de risque
Enfin des thérapies ciblées en oncopédiatrie
Un anti-CD38 améliore la réponse en première ligne
Une survie améliorée par un inhibiteur de CDK4/6
Premiers survivants à long terme sous anti-PDL1
Plus de 50 % de survie à 4 ans
L’hormonothérapie de nouvelle génération prolonge la survie
Les résultats prometteurs de l'immunothérapie
Une recherche tous azimuts
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024