Il est bien établi que la gestion optimale du diabète requiert une forte implication du patient et ce, toute la vie durant. La période de transition entre les structures pédiatrique et adulte est une étape à risque pour les jeunes patients, qui se trouvent exposés à un risque accru de mauvais contrôle glycémique et de complications.
Les adolescents et les jeunes adultes diabétiques de type 1 (DT1) qui bénéficient d’un programme de transition structuré entre les soins pédiatrique et adulte sont moins stressés et plus observants, et sont plus satisfaits de leur suivi, selon une étude multicentrique canadienne présentée lors du congrès. Cet essai a inclus 205 patients DT1 âgés de 17 à 20 ans qui ont été randomisés pour bénéficier d’un programme structuré leur offrant l’accès à un coordinateur de transition (104 patients) ou d’un suivi classique, sans coordinateur de transition (101 patients). Le coordinateur, un éducateur spécialisé dans le diabète, assistait le patient tout au long de cette période. Il était présent lors des visites dans la structure de soins et sinon joignable par mail, téléphone ou texto pour résoudre les éventuels problèmes rencontrés par le patient et l’aider à naviguer entre les différents services.
Au cours de ce programme de 18 mois, les patients étaient d’abord suivis en pédiatrie pendant les 6 premiers mois, puis transférés dans des unités adultes où ils étaient suivis pendant une année. Leur vécu a été évalué au moyen de plusieurs questionnaires, administrés à l’inclusion et à la fin du programme : satisfaction (CSQ, client satisfaction questionnaire), qualité de vie (DQ, diabetes quality of life) et stress (DDS, Diabetes distress scale). Le taux de réponse à ces questionnaires a été différent entre les deux groupes de suivi : 68,3 % pour le programme structuré et 56,4 % pour la prise en charge classique.
En moyenne, les jeunes adultes du groupe structuré ont été 17,6 fois en contact avec leur coordinateur sur l’ensemble des 18 mois. Ils ont eu plus de visites dans les structures de soins (4,1 vs 3,6 pour le groupe standard, p = 0,002) et se sont déclarés plus satisfaits des soins (28,9 % vs 27,9 %, p = 0,04) et moins stressés par le diabète (2,3 % vs 2,7 %, p = 0,03).
Comme l’a précisé l’autrice principale de l’étude, la Dr Tamara Spaic, ce travail n’a pas permis de mettre en évidence de différence significative en termes d’HbA1c, mais une tendance à un meilleur contrôle glycémique dans le groupe programme structuré versus une tendance inverse dans l’autre groupe.
Le suivi de ces jeunes patients va se poursuivre une année de plus, ce qui permettra d’analyser avec plus de recul l’effet de cette approche, qui va aussi faire l’objet d’une étude médico-économique.
Textos
L’échange de textos s’est montré bénéfique pour le contrôle du diabète un peu avant cette période de transition, chez des adolescents DT1 âgés de 15 ans en moyenne. Dans une étude d’une durée d’un an, 301 patients DT1 ont été randomisés en 4 groupes : l’un qui recevait des textos de rappel de contrôle de glycémie à des heures présélectionnées, l’autre qui recevait des informations sur l’autogestion du diabète pour résoudre les éventuels problèmes, un troisième qui bénéficiait de ces deux interventions et le quatrième des soins standards (2).
Chez ces jeunes patients, dont 63 % étaient traités par pompe à insuline et dont l’HbA1c était de 8,5 % en moyenne à l’inclusion, les textos de rappel ont permis d’améliorer le contrôle glycémique. La fréquence des réponses aux textos de rappel était associée à la qualité du contrôle glycémique (p < 0,03 en analyse multivariée), ce qui n’a pas été le cas des messages d’autogestion. L’amélioration de l’HbA1c a été de ce fait plus marquée chez les adolescents qui avaient le plus répondu aux textos de rappel (plus de 68 % de réponse) : 8,1 % en moyenne à la fin du suivi.
(1) OR 292. D’après la Dr Tamara Spaic (Canada)
(2) 194 LB. D’après le Dr Lori Laffel (Texas)
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