L’existence de non répondeurs aux anti-TNF et l’élargissement du panel thérapeutique expliquent la recherche actuelle de marqueurs prédictifs de réponse aux traitements.
L’étude prospective (1) sur les facteurs génétiques associés à la réponse aux anti-TNF a inclus 745 patients atteints de MC. Ils ont été génotypés pour trois des principaux variants génétiques associés à la MC (NOD2, ATG16L et CARD9) ainsi que pour des variants moins fréquents pour lesquels l’analyse n’a pas été poursuivie, en absence de signal statistique. La réponse précoce (à 6 mois) et prolongée (à 24 mois) aux anti-TNF était définie par l’amélioration clinique appréciée par le médecin, un CDAI < 150 et l’absence de recours à la chirurgie.
CARD9 et ATG16L1 se sont avérés des facteurs de réponse aux anti-TNF en particulier à l’adalimumab. Combiner ces 2 gènes a permis d’identifier des patients à risque faible, moyen et élevé de mauvaise réponse aux anti-TNF et ce, en ajustant sur les différents facteurs confondants possibles.
Pour le Pr Sokol, « Cette première étude demande à être répliquée sur d’autres cohortes de patients (en cours). Elle suggère que des facteurs génétiques pourraient servir à prédire l’efficacité de certains traitements et ouvre une piste pour choisir rationnellement un traitement par rapport à un autre ».
Diversité du microbiote
L’étude prospective multicentrique (groupe REMIND) (2) a inclus 143 patients atteints de MC. Elle portait sur la diversité du microbiote intestinal au moment de la chirurgie dans la MC et conclut en sa capacité à prédire la récidive endoscopique. La récidive endoscopique était en effet associée de façon statistiquement significative à une diversité réduite du microbiote iléal au moment de la chirurgie (nombre moyen d’espèces observées : 276 ± 14 vs 365 ± 45, p = 0,015) et ce, en ayant exclu les patients traités par antibiotiques dans le mois précédant la chirurgie.
D’autres travaux suggèrent que la composition du microbiote intestinal pourrait également servir à prédire la réponse à un anti-TNF alpha. Le Pr Sokol retient que « différents paramètres éventuellement utilisés en combinaison pourraient à l’avenir permettre de prédire la réponse à tel ou tel traitement et guider la réponse à ce choix ».
D’après un entretien avec le Pr Harry Sokol, CHU Saint-Antoine, Paris
(1) Abstract JFHOD CO.42
(2) Abstract JFHOD CO.49
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