Loi sur la dépendance

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Publié le 25/03/2022
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« Il n’y avait pas une ligne sur les personnes âgées dans le programme d’Emmanuel Macron en 2017 », rappelait récemment Luc Broussy, président de la filière Silver économie, dans un entretien au « Quotidien » (notre édition du 25 février). Mais le mouvement de grève dans les Ehpad début 2018 changea la donne, poussant le locataire de l'Élysée à s'engager clairement sur une « loi grand âge », promesse finalement reniée. C'est lors de son discours à la Mutualité, en juin 2018, que le président de la République annonce le vote d’une loi sur le financement de la dépendance « avant la fin de l'année 2019 », notamment pour répondre au défi de la « souffrance sociale » au sein des Ehpad. Parce qu'il s'agit d'une « grande transformation », Emmanuel Macron ne souhaite pas « faire de promesses d'estrade ». Las, trois ans plus tard et après de multiples reports, la fameuse loi grand âge et autonomie est enterrée par Jean Castex en septembre 2021, qui évoque à la place des mesures « fortes » dans le projet de loi de financement de la Sécu pour 2022, au grand dam du secteur. 

Extension de la revalorisation socle du Ségur (183 euros net par mois) au sein du secteur médico-social, tarif plancher national de 22 euros pour les aides à domicile, augmentation du temps de présence de médecin coordonnateur, généralisation d'une astreinte infirmière de nuit par Ehpad d'ici à 2023, etc. : les nombreux rapports publiés durant le mandat (Libault, Broussy, Jeandel-Guérin, etc.) n’auront pas été inutiles. D’autant que la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) aura hérité dès 2021 de la gestion et du pilotage de la nouvelle cinquième branche dédiée à l’autonomie. Promesse à moitié tenue, donc. 


Source : Le Quotidien du médecin