La prise en charge des tumeurs bénignes du sein est peu codifiée. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a donc synthétisé les recommandations pour la pratique clinique (RPC) de son groupe de travail pour la prise en charge de ces tumeurs en dehors du contexte de grossesse et du post-partum. Ces RPC ont pour objectif d’aider le praticien dans la prise en charge d’une patiente présentant un symptôme clinique, un signal radiologique ou un signal histologique du sein.
Il est ici question de l’exploration d’une inflammation du sein, ou mastite, définie par un sein rouge et chaud, très souvent associé à des douleurs. La mastite est une présentation clinique rare et représente moins de 1 % des pathologies mammaires. Ses étiologies sont nombreuses et peuvent être regroupées en 3 catégories diagnostiques : malignes, infectieuses, et inflammatoires non infectieuses.
Certains signes cliniques sont associés à une pathologie maligne : peau d’orange, localisation supéro-externe, antécédents personnels et familiaux de cancer du sein, âge› 50 ans. Mais aucun de ces signes n’est véritablement spécifique. Il est donc recommandé de réaliser une imagerie du sein en cas de mastite (grade C). L’échographie peut orienter d’emblée vers un cancer inflammatoire en découvrant une masse et des adénopathies suspectes. La mammographie peut mettre en évidence des signes inflammatoires suspects comme une épaisseur diffuse de la peau ou une masse et des microcalcifications. Mais la mammographie est moins spécifique que l’échographie et plus difficile à interpréter chez les femmes avant l’âge de 30 ans.
L’IRM est l’examen le plus sensible
Une masse volumineuse, l’infiltration du muscle grand pectoral et l’œdème périphérique, prépectoral et pectoral sont des signes suspects de cancer à l’IRM.
Le traitement antibiotique d’épreuve est le traitement de première intention des inflammations du sein lorsqu’il n’existe pas de signe immédiat de cancer inflammatoire.
Dans l’exploration d’un sein inflammatoire, il est donc recommandé de réaliser une échographie mammaire avec exploration des aires axillaires ainsi qu’une mammographie (grade C). La mammographie pourra être différée en cas de douleur importante. En l’absence de lésion suspecte à l’imagerie, il est recommandé un traitement antibiotique d’épreuve (grade C). En cas d’échec du traitement antibiotique, il est recommandé de réaliser une biopsie après imagerie du sein (grade B). En cas de persistance de la mastite inflammatoire, même après biopsie ou traitement d’épreuve antibiotique, il est recommandé de réaliser une IRM (grade C).
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