Comment réagir face à une demande de césarienne sans motif médical ? Malgré leur médiatisation dans la presse « people », ces demandes restent peu fréquentes : environ 5 % en début de grossesse. Si la décision doit être évoquée précocement, plusieurs rencontres sont toutefois nécessaires pour permettre le cheminement psychique et médical. Schématiquement, deux aspects seront abordés.
Il s’agit d’abord de mettre en lumière ce qui sous-tend (parfois de façon implicite) la demande : convictions sociales, doute sur ses capacités, peur de conséquences pour la sexualité ou pour l’enfant, appréhension de la douleur, etc.
Ensuite, il faudra exposer la balance bénéfice risque de la césarienne comparativement à l’intention de voie basse. Cet aspect pourrait être qualifié d’acrobatique – tellement les risques absolus sont faibles, et basés sur des données parfois déjà anciennes au regard des progrès techniques obstétricaux et anesthésiques.
Dans des cas minoritaires où un contexte traumatique (en particulier de la sphère sexuelle) est suspecté, la rencontre avec un psychologue ou psychiatre apporte une aide, tant pour la décision de césarienne que pour la prise en charge globale de la patiente.
In fine, le médecin pourra accepter cette demande, au nom de l’autonomie de décision, ou la refuser mais alors en se positionnant le plus précocement possible pour permettre à la femme, ou au couple, de cheminer avec un autre professionnel.
CHU de Toulouse Communication du Pr Olivier Parant (Toulouse) lors de la session « Le dialogue patient-professionnel de santé »
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