Pour modifier les habitudes alimentaires

La grossesse porte l’opportunité du changement

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Publié le 29/05/2020
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Il faut communiquer dès la période préconceptionnelle sur le poids et les habitudes de vie, avec une approche individualisée et poursuivie en post-partum.
Une période propice 	à la motivation

Une période propice à la motivation
Crédit photo : Phanie

Un travail récent (1) ayant analysé, sur 25 études, les relations entre poids anténatal, gain de poids gestationnel et complications, a proposé des fourchettes de gain pondéral pendant la grossesse, qui varient fortement selon le poids en prénatal. Elles restent assez larges et ont une valeur prédictive limitée, mais permettent de mieux informer les femmes lors des consultations prénatales :

− de 14 à 16 kg pour les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) < 18,5 kg/;

− de 10 à 18 kg en cas de poids normal (18,5 < IMC < 24,9) ;

− de 2 à 16 kg chez celles en surpoids (25 < IMC < 29,9);

− de 2 à 6 kg en cas d’obésité de stade 1 (30 < IMC < 34,9) ;

− de − 4 à + 4 kg en cas d’obésité de stade 2 (35 < IMC < 39,9);

− de 0 à 6 kg pour l’obésité de stade 3 (IMC > 40).

Deux outils sont indispensables pour calculer l’IMC, une toise et une balance, mais on peut également se servir de courbes de prise de poids, d’applications et de nombreux documents d’informations qui existent sur cette problématique. L’important est d’avoir une approche individualisée s’inscrivant dans un suivi régulier.

La grossesse est souvent considérée comme un moment idéal pour intervenir sur les habitudes alimentaires et l’activité physique. Les femmes sont le plus souvent motivées pour améliorer leurs comportements de santé et de nombreuses ressources et outils peuvent être utilisés en ce sens. L’entretien motivationnel occupe une place intéressante, car il permet une approche individuelle, centrée sur la patiente et non sur la pathologie. Dans ce cadre la relation thérapeutique doit être un partenariat, l’intervenant se gardant de se positionner comme expert. Et bien sûr, il doit respecter l’autonomie et la liberté de choix de comportement de la personne.

Et la grossesse n’est pas le seul moment opportun pour communiquer sur les habitudes alimentaires. Cela doit se faire probablement aussi en préconceptionnel, dès la première consultation prénatale, et très certainement lors de la visite postnatale.

Présentation du Dr Thierry Brillac, Toulouse, lors du congrès lors du congrès Infogyn, Pau 2019
(1) Voerman E et al JAMA. 2019 May 7;321(17):1702-15

Dr Isabelle Hoppenot

Source : lequotidiendumedecin.fr