Je revenais de Houston TX où j’étais allé faire un concert organisé par l’Ambassade de France. Le virus était dans l’air. Certains prenaient cette menace très au sérieux d’autres, dont je faisais partie, s’interrogeaient déjà sur les raisons de l’importance accordée au traitement de l’information Covid-19 dans les médias… J’ai brièvement fait escale à New York et je suis rentré en France où d’autres concerts m’attendaient dans la semaine. Le troisième fut annulé pour raison sanitaire. Celui-ci devait avoir lieu à Nancy, ma ville natale. Ainsi je me suis retrouvé confiné avec ma famille venue me rejoindre pour l’occasion, dans notre maison de campagne située au cœur du Pays Lorrain.
La semaine qui suivit, je me suis senti un peu chancelant, néanmoins plus préoccupé de l’état de santé de ma femme que du mien. Entendant dire alors que 98 % des gens atteints s’en sortaient en prenant des douches chaudes et en buvant de la tisane, j’ai refusé de m’inquiéter. Mais la tension montait et si ma femme semblait aller mieux, en revanche mon état de fatigue grandissait.
J’ai alors contacté un de mes amis médecins : consultation à distance. Depuis le Nord où il habite, il m’a prescrit des antibiotiques. J’espérais que ce « coup de booster » allait me requinquer mais a contrario, je suis descendu de plus en plus bas durant la semaine qui suivit. 38° le matin, proche de 40° le soir, j’étais annihilé. J’étais anémié, sans ressource. Je détestais jusqu’à mon odeur. Heureusement les poumons n’ont jamais été atteints. Pourtant, était-ce causé par le climat anxiogène du moment, toujours est-il que deux nuits de suite vers trois heures du matin, j’ai eu le sentiment de frôler la Mort (...).
Sa présence, même lointaine me rassurait
Pour autant, les miens ne m’ont pas rejeté, ni proscrit. Ils ont continué à vivre comme si de rien était. Ce soutien psychologique a été capital quant à ma récupération. Au bout de six jours, le traitement faisant son effet, j’ai repris des forces et pendant les dix jours qui ont suivi je suis remonté du trépas pour revenir à un état normal, sans séquelles.
Mon ami médecin avait fait exactement ce qu’il fallait. Tous les soirs, il appelait pour suivre l’évolution de mon état. Sa présence, même lointaine, me rassurait. Quand je ne pouvais pas le faire, ma femme l’informait de mon état. À distance certes, mais avec beaucoup de lucidité et de clairvoyance, il a pris les bonnes décisions au bon moment. C’est grâce à lui que j’ai pu retrouver assez vite un goût pour faire ce que j’ai toujours fait, c’est-à-dire créer. C’est pour le remercier que j’écris ce texte.
PS : Quand enfin nous avons pu faire les tests après le dé-confinement, on a appris que sur les six confinés ensemble, cinq d’entre nous avaient été atteints (sans pour autant en avoir tous ressenti les symptômes), quant au 5e, ses résultats sont restés négatifs ; il avait pourtant sans geste barrière, ni périmètre de prudence particulière, partagé le même espace de confinement…
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