Manque d’informations, dépistages tardifs et peu de prévention, le nombre de cas de séropositivité est en augmentation chez les jeunes transalpins. Si le nombre de découvertes de séropositivité a diminué de 20 % l’an dernier par rapport à 2017 et si le taux de mortalité s’est réduit d’un tiers entre 2000 et 2016, le nombre de contaminations chez les jeunes de 25 à 29 ans, en revanche, est en hausse.
Voilà, dans les grandes lignes, le constat que vient de brosser en Italie l’Institut supérieur de la santé (ISS). Selon le rapport publié en octobre dernier par cet institut, 2 847 nouveaux cas de séropositivité ont été dépistés au 31 décembre 2018, l’équivalent de 4,7 nouvelles séropositivités pour 1 000 habitants contre 3 443 l’année précédente. Par ailleurs, 661 cas de sida ont été détectés toujours l’an dernier.
L’ISS affirme aussi que 57 % des nouveaux cas ont été diagnostiqués plusieurs années après que le patient a été contaminé et que leur système immunitaire est déjà compromis. « Ceci démontre le manque d’informations en Italie et les risques de contaminations dans le cadre de rapports sexuels non protégés », affirme ce rapport. Au niveau national, 130 000 patients sont infectés par le VIH dont 110 000 diagnostiqués, 94 000 sont suivis, 82 000 en thérapie antirétrovirale et 73 000 présentent une virémie supprimée.
Des campagnes d'information sur la prévention
Chez les jeunes de moins de 25 ans, l’ISS avait déjà noté un pic de nouveaux cas en 2017 et cette tendance continue. Par ailleurs, dans 85,6 % des cas, les patients sont des hommes âgés de 25 à 29 ans. « Les nouvelles générations sont mal informées sur la transmission du virus, beaucoup de jeunes confondent la prévention contre les grossesses non désirées avec la pilule et celle contre le sida », estime Pierpaolo Sileri, sous-secrétaire d’État à la santé.
Autre problème : la honte du préservatif chez les jeunes. D’où la nécessité préconise le ministère de la Santé, d’introduire des cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire et d’organiser un système de distribution gratuite de préservatifs dans le deuxième cycle et dans les universités italiennes. À l’occasion de la Journée mondiale contre le sida, le ministère de la Santé a d’ailleurs organisé trois rendez-vous à Rome en collaboration avec l’ISS et la Société italienne de maladies infectieuses et tropicales sur le thème « Brisons le mur du silence sur le VIH ».
Selon l’ISS, la baisse encourageante du nombre de nouvelles contaminations en 2018 est liée à la mise en place du système d’accès universel aux thérapies introduites par les lignes directrices unifiées italiennes. « Différents centres de dépistage ont été mis en place au niveau national et pas seulement en milieu hospitalier, cette politique commence à donner de bons résultats mais il faut maintenant renforcer le réseau d’accès aux tests de dépistage et aux thérapies antirétrovirales et lancer des campagnes d’information sur l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un instrument indispensable pour arriver à réduire progressivement le nombre de nouvelles contaminations », a récemment recommandé le Pr Andrea Antinori, directeur du centre d’immunodéficiences virales de l’Institut Lazzaro Spallanzani de Rome.
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