FORTE DES RÉSULTATS déjà obtenus avec le virus herpes simplex, l’équipe dirigée par les Drs Lee Adam Wheeler et Judy Lieberman a transposé au VIH la technique des ARNi, ces tout petits ARN capables d’éteindre l’expression de certains gènes.
« Le modèle actuel de transmission du VIH montre que le virus est localisé au niveau de la filière génitale pendant une semaine, explique le Dr Lieberman. Ce qui laisse une fenêtre d’intervention afin de prévenir la propagation virale. » Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des ARNi capables d’éteindre deux gènes viraux, dont l’un des deux co-récepteurs de l’hôte, le CCR5. Présent à la surface des cellules T et des macrophages, ce dernier n’est ni plus ni moins que la porte d’entrée dans l’organisme pour le VIH. Les sujets ayant une mutation désactivant le co-récepteur CCR5 s’avèrent ainsi résistants à l’infection virale.
Des chimères ARNi-aptamère CD4.
Afin de s’assurer que les ARNi ne ciblent que les cellules immunitaires, l’équipe a eu recours à un aptamère se liant spécifiquement au récepteur principal du VIH, le récepteur CD4, de sorte de créer des chimères ARNi-aptamère CD4. « En couplant les ARNi au récepteur CD4, le CCR5 était désactivé spécifiquement chez les cellules cibles du VIH, ce qui permet d’éviter d’interférer avec la réponse immunitaire générale », souligne le Dr Liebermann.
Les chimères ARNi-aptamère CD4 ont été testées in vivo par voie vaginale chez des souris humanisées exposées au VIH. Comme dans le modèle in vitro, les chimères ont été capables de pénétrer la muqueuse vaginale pour atteindre les cellules immunitaires intratissulaires, de délivrer spécifiquement les ARNi aux cellules exprimant le récepteur CD4 et d’éteindre l’expression des gènes ciblés. Au cours des 12 semaines suivantes, aucune des souris traitées n’a été infectée par le virus.
Grâce à sa spécificité et à sa longue durée d’action, ce nouveau type de microbicide a toutes les chances de faire l’objet de développement pharmaceutique à l’avenir. « Jusqu’à présent, les microbicides posent le problème d’une application juste avant les rapports sexuels, ce qui rend la compliance compliquée, fait remarquer le Dr Liebermann. D’après nos résultats, il semble possible d’éteindre l’expression du CCR5 pendant des semaines. Une application toutes les 15 jours serait suffisante pour entretenir la résistance au virus. »
Journal of Clinical Investigation, publié en ligne le 16 mai 2011.
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