Huit enfants pour mille naissent avec une cardiopathie congénitale. Ces dernières décennies grâce aux progrès de la chirurgie cardiaque, leur survie n’a cessé d’augmenter. Actuellement, 95 % des enfants naissant avec une malformation cardiaque atteindront l’âge adulte et pourront vivre une vie quasi-normale. C’est donc une population grandissante d’enfants que les pédiatres de ville peuvent suivre.
La plaie chirurgicale prend plusieurs semaines à cicatriser. Il est déconseillé de baigner l’enfant (bain et piscine, les douches étant permises) pendant 4 semaines (jusqu’à cicatrisation complète) et d’exposer la cicatrice au soleil pendant un an. Les fils d’acier sous la peau (sternum) sont en principe en place pour la vie, mais il est parfois possible de les retirer en cas de gêne importante.
Prévention des endocardites infectieuses
Chez l’enfant porteur d’une cardiopathie congénitale, la fièvre est un symptôme important à considérer. Il faut en déterminer l’origine bactérienne ou virale et pour éliminer une endocardite infectieuse. Il s’agit en effet d’une complication grave des cardiopathies congénitales de l’enfant.
L’antibioprophylaxie par amoxicilline est essentiellement recommandée aux cardiopathies à haut risque et pour certaines procédures dentaires ou ORL invasives. Il faut aussi éduquer les enfants à avoir une bonne hygiène buccodentaire et cutanée (piercing et tatouage sont à risque).
Vaccinations et prophylaxie
Une cardiopathie congénitale n’empêche en aucun cas les vaccinations. Après l’intervention chirurgicale cardiaque, il est conseillé d’attendre 2 mois avant de reprendre le calendrier de vaccination.
La prophylaxie contre le VRS (palivizumab) est particulièrement indiquée chez les enfants de moins de deux ans ayant une cardiopathie congénitale avec retentissement hémodynamique.
Le sport globalement à encourager
La pratique d’une activité physique est hautement souhaitable chez les enfants atteints de cardiopathies congénitales, compte tenu de tous les bénéfices pour la santé en général. Le risque de mort subite lié à cette pratique doit s’apprécier, d’une part, au regard de la sévérité de la cardiopathie et, d’autre part, en fonction de la nature et l’intensité de l’activité envisagée (type d’exercice, risque de collision…). À partir de 6 ans, l’épreuve d’effort, avec mesure du VO2 max est essentielle à réaliser car elle permet d’évaluer les capacités physiques et les adaptations cardiorespiratoires à l’effort.
Les contre-indications formelles au sport sont rares : cardiopathies cyanogènes, myocardiopathies sévères, dysrythmies ventriculaires sévères, HTAP > 60 mmHg. Une contre-indication à un sport d’endurance ou de compétition ne doit pas être vécue comme une exclusion : il faut orienter l’enfant vers une activité à moindre risque. Enfin, il faut être très vigilant car le développement psychomoteur de l’enfant peut être altéré.
Communication du Dr Pierre-Emmanuel Seguéla (Nantes)
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