AINSI, LES ENFANTS ALLAITÉS seraient plus précoces… Au moins pour le développement du langage, ce sont les conclusions du travail de l’équipe Inserm 1 018 sur les bienfaits cognitifs de l’allaitement. L’étude a été conduite sur une cohorte de plus de 2 000 femmes enceintes. Un “matériau “ qui permet d’étudier les déterminants ayant un impact sur le développement et la santé des enfants, pendant leur vie embryonnaire et au-delà, après la naissance. 70 % des enfants de la cohorte étaient allaités à la sortie de la maternité et encore 35 % après 4 mois.
De l’analyse des questionnaires standardisés remis aux parents, il ressort que les enfants allaités prononcent en moyenne davantage de mots à 2 ans que ceux qui ne l’ont pas été. Ils semblent aussi présenter un meilleur développement cognitif global à l’âge de trois ans. La différence de performances est toutefois relativement modeste, 6,2 points sur 3 000 pour le développement psychomoteur à 3 ans d’une part, et 3,7 mots supplémentaires à plus de deux ans d’autre part…
La vitamine D.
Plus convaincant, le rapport entre hypovitaminose D et anémie : un taux sanguin bas de vitamine D est associé à une augmentation du risque d’anémie chez l’enfant, selon Meredith et coll. Du John Hopkins Children’s Center. Un résultat qui n’est pas une preuve “de cause à effet“, mais celle d’une interaction complexe entre l’hypovitaminose D et l’hémoglobine.
Les taux de vitamine D et d’hémoglobine ont ici été mesurés chez plus de 10 000 enfants et adolescents de 1 à 21 ans. Les résultats sont éloquents qui mettent en évidence un niveau de vitamine D constamment bas chez les enfants ayant une hémoglobine basse, comparativement aux enfants non anémiques. Le pic du risque d’anémie étant observé pour un état de carence, soit un taux de vitamine D inférieur à 30 nanog/ml. Le risque d’anémie est alors presque doublé (OR =1,93 avec un intervalle de confiance à 95 % entre 1,21 et 3,08), versus les enfants qui ont un taux normal de vitamine D.
Les enfants noirs, dotés de taux de vitamine DDT considérablement plus bas, souffrent plus souvent d’une anémie (14 % vs 2 % pour les enfants blancs). Toutefois, ils ne développent une anémie que pour des taux beaucoup plus bas de vitamine D que leurs pairs de couleur blanche. Une nette différence ethnique qui bat en brèche l’idée d’un taux “normal“ de vitamine D et d’une supplémentation systématique s’il ne l’est pas…
Autre observation qui vient à l’appui du principe fondateur d’Hippocrate, la santé mentale également des enfants est affectée par la malbouffe.
Hyperactivité.
Un accès restreint, inadéquat ou incertain à des aliments sains et nutritifs, autrement dit une certaine “insécurité alimentaire“ serait associée à une probabilité trois fois plus élevée de présenter des symptômes d’hyperactivité ou d’inattention au cours de l’enfance, les biais éventuels ayant été bien sûr écartés par les chercheurs (Inserm 1018).
Enfin, l’allergie alimentaire, au lait de vache en particulier, retentit sur la croissance staturale, sans que la démonstration d’une relation de cause à effet toutefois ait été faite.
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