L’Immunothérapie allergénique (ITA) semble évidente dans la prise en charge de la rhinite allergique saisonnière. En revanche, son efficacité est moins convaincante en cas d’asthme allergique aux acariens ou aux poils d’animaux (chat et chiens). La rhinite allergique pouvant être considérée chez les jeunes enfants comme le premier stade d’un asthme allergique, la question de l’innocuité d’une ITA dont le but serait de prévenir un asthme chez des enfants porteurs de rhinite allergique s’est donc posée. Des éléments de réponses sont apportés par certaines études. Ainsi, un travail mené chez 205 enfants présentant des symptômes de rhinite allergique d’origine pollinique mais pas de symptômes bronchiques. Avant l’ITA, 20 % des enfants avaient des symptômes d’asthme modéré pendant la saison pollinique. Après 3 ans de traitement, l’incidence de l’asthme était réduite de 50 %, résultat qui s’est avéré stable après dix ans de suivi (1).
Chez l’enfant, il n’y a pas eu de travaux menés de façon spécifique pour montrer l’effet de l’ITA sur le contrôle de l’asthme ou sur la fonction pulmonaire. Selon une récente revue de la littérature, il n’est donc pas possible aujourd’hui de déterminer si elle est utile dans le traitement de l’asthme de l’enfant (2). Cependant, quelques études apportent des résultats intéressants. Ainsi, 65 enfants asthmatiques allergiques aux acariens et recevant des corticoïdes inhalés depuis 5 mois ont été randomisés en deux bras ; l’un recevant des corticoïdes inhalés, l’autre des corticoïdes inhalés et une ITA spécifique aux acariens en sous-cutané. Il s’est avéré que l’addition de l’immunothérapie aux traitements pharmacologiques avait pour effet de réduire les doses de corticoïdes (3). Une autre étude sur 602 patients asthmatiques allergiques aux acariens a démontré l’effet positif de l’ITA spécifique en sublingual par la diminution de l’utilisation de corticoïdes inhalés (4).
Il faut souligner que la plupart des résultats concernant l’efficacité et la bonne tolérance de l’ITA dans l’asthme proviennent d’études ouvertes ou observationnelles à petits effectifs. La variété du mode d’administration, la sélection des patients et la durée des traitements affectent l’interprétation des résultats. Des études à méthodologie plus rigoureuse avec inclusion d’un plus grand nombre de patients, critères cliniques bien définis et détermination des allergènes sont nécessaires.
Communications de Ulrich Wahn (Berlin) et de Sejal Saglani (Londres).
(1) Möller C et al. J Allergy Clin Immunol 2002 ;109;2;251:56
(2) Compalati E et al. Curr Opin Pulm Med 2014 ;20(1):109-17
(3) Zielen S et al. J Allergy Clin Immunol 2010 ;126(5):942-9
(4)Mosbech H. Allergy 2011 ;66S95:55-56
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