SAOS, une alternative médicamenteuse ?

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Publié le 03/10/2024
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Le sultiame, utilisé pour traiter l’épilepsie chez l’enfant, pourrait réduire les symptômes de l’apnée obstructive du sommeil et offrir une alternative aux patients ne supportant pas la PPC.

L’étude a été réalisée sur des patients intolérants à la PPC

L’étude a été réalisée sur des patients intolérants à la PPC
Crédit photo : GARO/PHANIE

Le traitement de première intention du syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est la ventilation par pression positive continue (PPC), mais il est souvent difficile à supporter à long terme. D’où le développement de traitements médicamenteux alternatifs permettant de réduire la fréquence des pauses respiratoires. « Il faut également mieux comprendre les mécanismes sous-jacents du SAOS pour aider les cliniciens à proposer un traitement plus personnalisé », souligne le Pr Jan Hedner (Göteborg, Suède), auteur d’une nouvelle étude portant sur le sultiame (1). Ce médicament cible le système respiratoire en inhibant une enzyme, l’anhydrase carbonique, et en stimulant les muscles des voies respiratoires supérieures.

L’étude randomisée, en double aveugle contre placebo, a porté sur 298 personnes atteintes de SAOS traitées dans 28 centres en Espagne, France, Allemagne, Belgique et République tchèque. Ces patients ne pouvaient pas tolérer ou refusaient d’utiliser des appareils de PPC. Ils étaient évalués par polysomnographie au début de l’étude, puis après quatre et douze semaines. Quatre groupes ont été constitués : sultiame 100 mg/j (n = 74), 200 mg/j (n = 74), 300 mg/j (n = 75) et placebo (n = 75).

Réduction de 40 % des pauses

Les patients prenant du sultiame ont eu moins de pauses respiratoires et des niveaux plus élevés d’oxygène dans leur sang pendant le sommeil.

Le nombre de pauses respiratoires a diminué de 17,6 % pour les patients prenant la dose la plus faible, 34,8 % pour ceux sous dosage moyen et 39,9 % pour ceux recevant le dosage plus élevé. La somnolence dans la journée était également réduite.

Les principaux effets secondaires, légers ou modérés, étaient des picotements, maux de tête, fatigue et nausées. « Bien que le sultiame soit déjà disponible comme traitement de l’épilepsie infantile, nous devons encore réaliser une étude de phase 3 pour confirmer les effets respiratoires bénéfiques de ce médicament sur un groupe plus large de patients atteints de SAOS », prévient le Pr Hedner.

(1) Jan Hedner. LBA. OA 5433


Source : Le Quotidien du Médecin