La drunkorexie, principalement observée chez les étudiants, est caractérisée par une consommation excessive d’alcool associée à des désordres alimentaires dans l’objectif d’éviter la prise de poids et/ou pour maximiser l’intoxication éthylique. Même si la drunkorexie n’est pas encore individualisée sur le plan nosographique« les études récentes montrent que c’est vraiment une entité propre et distincte d’une comorbidité », a expliqué Ludivine Ritz (université de Caen).
Des profils cognitifs hétérogènes
Une enquête en ligne réalisée auprès des étudiants (étudiantes majoritairement) de l’université de Caen a montré que plus de la moitié consommaient de l’alcool et que, parmi eux, plus de 41 % étaient atteint(e)s de drunkorexie. Un lien indirect avec l’usage de substances psychoactives a été mis en évidence. La drunkorexie est associée à des niveaux plus importants d’impulsivité, d’anxiété et de dépression ainsi qu’à une moindre estime de soi. « Pour en savoir plus, une étude a été menée afin de déterminer si la drunkorexie était associée à une vulnérabilité cognitive préexistante et/ou à des conséquences neurocognitives résultant de l’association d’une consommation excessive d’alcool à des troubles alimentaires », a-t-elle précisé. Elle montre la grande hétérogénéité des profils cognitifs des patients et, surtout, qu’une grande détresse émotionnelle est souvent associée. Ainsi, l’approche neuropsychologique apparaît complémentaire aux stratégies thérapeutiques et de prévention centrées sur les aspects psycho-sociaux.
Toujours à Caen, dans une autre étude, des étudiants ont bénéficié d’un dépistage de la drunkorexie par l’échelle Cebracs et d’un bilan neuropsychologique étendu. Les résultats ont mis en évidence un effet complexe qui peut être délétère sur les fonctions cognitives, avec de moins bonnes capacités d’encodage en mémoire épisodique verbale et visuelle, mais aussi, de façon paradoxale, un effet protecteur avec de meilleures capacités visuospatiales.
D’après la communication de Ludivine Ritz (Caen), « Profil cognitif dans la drunkorexie : entre effet délétère et style cognitif particulier, quels impacts pour l’accompagnement ? »
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