OlympiAD est un essai de phase III, international, randomisé qui a comparé l’efficacité en monothérapie de l’olaparib (n=205), un inhibiteur de PARP, versus chimiothérapie (n=97) chez des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique HER2- et porteurs de mutations BRCA germinales.
« C’est le premier essai qui montre qu’un inhibiteur de PARP est supérieur au standard thérapeutique (chimiothérapie) en termes de survie sans progression (objectif principal) : 7 mois en faveur du bras iPARP contre 4,2 mois pour le bras chimiothérapie (HR=0,58 ; IC95% 0,43 -0,80 ; p=0,0009) sur une médiane de suivi de 14 mois, soit une réduction du risque de progression ou de décès de 42 % », a indiqué le Dr Mark E. Robson (Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New-York, Etats-Unis). « Ces résultats sont très encourageants en particulier pour les femmes présentant des tumeurs triple négative, souvent très agressives et difficiles à traiter, et qui surviennent chez des sujets jeunes avec un pronostic vital péjoratif », a affirmé l’oncologue.
De petites études avaient déjà suggéré que les patientes atteintes de cancers du sein BRCA mutés pourraient répondre aux inhibiteurs de PARP. OlympiAD, essai plus large apporte une pierre à l’édifice.
Les patientes (âge médian de 44 à 45 ans) incluses dans l’étude OlympiAD avaient des tumeurs du sein HER2- ER+ et/ou PR+ ou cancer du sein triple négatif, et mutations BRCA, elles avaient reçu moins de 2 précédentes chimiothérapies à base d’anthracyclines et de taxanes, les femmes ayant des récepteurs hormonaux positifs avaient reçu une hormonothérapie.
La randomisation était de 2:1 avec le bras olaparib 300 mg deux fois par jour versus le bras chimiothérapie laissée au choix du médecin (capécitabine, éribuline, vinorelbine). Le traitement était poursuivi jusqu’à progression. L’objectif principal était la survie sans progression, les objectifs secondaires était le temps jusqu’à progression ou décès, la survie globale et le taux de réponse objective, le profil de sécurité d’emploi et de tolérance et la qualité de vie globale.
56 % des patientes présentaient des mutations germinales de BRCA1 et 43 % des mutations de BRCA2, 1 % présentaient les deux mutations. 49 % avaient des récepteurs hormonaux positifs et 51 % étaient « triple négative », 71 % des patients avaient reçu une première chimiothérapie ciblant les métastases et 28 % avaient reçu une chimiothérapie à base de platine en (néo)adjuvant ou à visée métastatique.
Dans le bras olaparib, les tumeurs ont régressé pour 60 % des patientes comparativement à 29 % des patientes dans le bras chimiothérapie. Le taux de réponse objective était de 59,9 % et de 28,8 % pour le bras olaparib et le bras chimiothérapie, respectivement.
L’olaparib est globalement bien toléré avec moins de 5 % d’arrêt de traitement pour toxicité et un nombre inférieur d’effets indésirables de grade 3 ou de grades encore plus sévères par rapport au bras comparateur chimiothérapie. Les données de qualité de vie globale sont en faveur de l’olaparib (p=0,0035).
L’olaparib pourrait devenir une option thérapeutique pour les femmes présentant des cancers du sein HER2- avec mutations germinales BRCA et des tumeurs triple négatives. Les résultats d’OlympiAD sont insuffisamment matures pour que ce bénéfice se traduise pour l’instant en terme de prolongation de survie globale.
Rappelons que l’olaparib (Lynparza, AstraZeneca) est indiqué en Europe en monothérapie en traitement d’entretien chez les femmes en rechute d’un cancer du sein BRCA muté (mutations germinales et/ou somatiques) sensible au sels de platine.
D’autres inhibiteurs de PARP sont en développement et des résultats encourageants ont été présentés à l’ASCO pour le talazoparib dans un essai de phase II, le veliparib dans une étude de phase III en association au carboplatine et à la chimiothérapie standard en situation néoadjuvante dans les tumeurs du sein localisés triple négatives n’a pas montré de supériorité sur la réponse histologique par rapport au bras carboplatine+chimiothérapie standard.
D’après la séance plénière et des communications orales dans le cadre du congrès ASCO 2017.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation