Les fœtus ne seraient pas directement infectés par le SARS-Cov-2, c’est l’un des premiers enseignements tirés du suivi des femmes enceintes. « Il y aurait un très faible passage viral au niveau transplacentaire », a expliqué Catherine Deneux Tharaux, épidémiologiste, directrice de recherche à l’Inserm et co-investigatrice, coordinatrice de la cohorte COROPREG, lors d’un point presse organisé par l’ANRS/Maladies infectieuses émergentes. On note donc très peu de cas d’infections verticales. Les pathologies éventuelles observées chez le nourrisson sont surtout en lien avec le fait de diagnostiquer une forme grave chez la mère. Ce qui provoque alors une interruption prématurée de la grossesse. Sont surtout documentées chez les nourrissons les conséquences de la prématurité, voire de la grande prématurité. Quant aux cas de transmission dans le cadre d’un post-partum, ils sont en fait très rares.
Prévalence des formes graves chez les femmes enceintes
Les futures mères ne présentent pas un surrisque de contracter le virus. En revanche, la prévalence des formes graves est plus importante. Dans la cohorte, le pourcentage s’élève à 8 % chez les femmes enceintes. 25 décès ont ainsi été recensés. Ces données sont en cohérence avec les résultats des études menées à l’étranger. Comme dans la population générale, les femmes plus âgées, suivies par des comorbidités (obésité, diabète, HTA) ou en situation de vulnérabilité sociale sont plus à risque de développer des formes graves. Enfin, l’infection est plus souvent contractée au cours du troisième trimestre de la grossesse, probablement due au fait des conséquences mécaniques sur la fonction respiratoire.
Suivi des femmes pendant la grossesse
Dans ce contexte, la cohorte COROPREG qui permettra un suivi en population de femmes et d’enfants exposés à une infection maternelle à SARS-Cov-2 pendant la grossesse contribuera à évaluer le neurodéveloppement de ces enfants après exposition au virus. Seront aussi mesurés des effets indirects de l’infection comme le stress de la mère. Six régions de l’Hexagone sont concernées. 281 maternités ont ainsi été incluses qui sont à l’origine du recrutement de 6 000 femmes. Ce qui représente 60 % du bassin de naissances en France.
Au-delà de la pandémie, les chercheurs s’interrogent sur le rôle de facteurs inflammatoires et/ou infectieux dans la survenue des maladies du spectre de l’autisme. L’étude devrait apporter des éléments de réponse.
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