Devant la hausse particulièrement inquiétante du nombre de nouveaux cas de Covid-19, le gouvernement réfléchit à tous les moyens pouvant aider à enrayer le départ d'une deuxième vague de l'épidémie. Après avoir rendu obligatoire, ce lundi, le port du masque dans les lieux publics clos, annoncé que les tests de dépistage par PCR pourraient bientôt être réalisés sans ordonnance, les pouvoirs publics réfléchissent dorénavant à la gratuité des masques et des tests. « La discussion sera mise sur la table dans les jours qui viennent », a assuré ce mardi sur RMC-BFMTV le Pr Jean-François Delfraissy. Les masques, c'est pas gratuit. Cela constitue un budget pour les familles les plus fragiles. »
Le président du conseil scientifique chargé d'aiguiller le gouvernement s'est par ailleurs inquiété d'une « série de clusters particulièrement importants dans des zones très peu touchées en particulier dans l'Ouest ». « On est sur une ligne de crête un peu instable. Les chiffres ne sont pas bons, ils sont inquiétants », a-t-il répété plusieurs fois. Le Pr Delfraissy a exprimé son inquiétude pour « les populations les plus précaires » et cité la Seine-Saint-Denis, « plus touchée que d'autres départements », avec un taux de mortalité plus important des Français d'origine étrangère.
Un sujet au cœur du débat
La question de la gratuité des masques est au cœur du débat ces derniers jours. Le prix maximal de vente d'un masque chirurgical (95 centimes l'unité) fixé par le gouvernement apparaît bien trop élevé pour de nombreuses formations politiques.
Des députés de la France Insoumise ont ainsi déposé le 12 mai une proposition de loi demandant que l'État garantisse à chaque individu le nombre de masques essentiels à sa protection. « Pour ce faire, il faut que ceux‑ci soient accessibles, donc disponibles, mais aussi gratuits. Même si le coût unitaire du masque peut sembler modique, il ne sera pas à la portée des personnes les plus démunies déjà fortement touchées par la crise sociale », argumentent les parlementaires proches de Jean-Luc Mélenchon.
Les députés du Parti socialiste ont également demandé « d’organiser la gratuité des masques pour toutes et tous » afin que « l’accès aux masques et leur renouvellement ne dépendent pas du pouvoir d’achat de chaque ménage ».
Début mai, EELV avait lancé une pétition en ligne pour réclamer la gratuité des masques, ou sinon qu’ils soient remboursés par la Sécurité sociale.
Gratuité pour les précaires, annonce Véran
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire n'a pas écarté l'idée, mardi, d'aider les ménages les plus modestes à acheter des masques, devenus obligatoires en lieux clos, sous peine d'une amende de 135 euros. Le ministre a reconnu que le prix du masque pouvait « représenter effectivement pour des familles un coût important ».
« Nous allons réenclencher la distribution des masques gratuits à l'intention du public précaire, notamment les personnes qui bénéficient de la complémentaire santé solidaire », a annoncé ce mardi après-midi Olivier Véran à l'Assemblée nationale. « Par ailleurs, deux millions de Français, ceux qui sont porteurs de fragilité, peuvent se faire rembourser des masques chirurgicaux sur prescription en pharmacie », a ajouté le ministre de la Santé. Près de 5 millions de masques avaient déjà été distribués par l'État via les Centres communaux d'action sociale (CCAS) au début de la pandémie, a-t-il rappelé. Et « 2 millions de Français, ceux qui sont porteurs de fragilité, peuvent se faire rembourser des masques chirurgicaux sur prescriptions, en pharmacie », a-t-il ajouté.
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