Malgré le rebond de l'épidémie de coronavirus, et même si plusieurs clusters ont été détectés dans des maisons de retraite médicalisées, Emmanuel Macron a expliqué mardi, lors d'une visite dans un Ehpad du Loir-et-Cher qu'il ne souhaitait pas « isoler à nouveau nos aînés ». Les Ehpad ont été très durement touchés, ayant enregistré près de 10 600 décès depuis le début de l'épidémie.
« Nous allons accompagner les responsables d'établissements pour que des règles soient édictées qui permettent justement une réaction proportionnée » face à l'épidémie, a déclaré le président de la république à l'issue de sa visite. S'il estime nécessaire de « redoubler collectivement d'attention » car elles sont « plus fragiles » et « davantage exposées au virus », le chef de l'État a expliqué qu'il fallait permettre aux personnes âgées de « continuer à voir la famille, celles et ceux [qu'ils aiment], et continuer à avoir (...) un minimum d'activité, de continuer à avoir des interactions parce que c'est aussi cela la vie ».
Dans plusieurs métropoles, les contraintes sanitaires sont durcies, en particulier dans les établissements pour personnes âgées, comme à Lyon où les visites ont été réduites à deux personnes par résident et par semaine ou à Marseille où les visites sont limitées à deux par jour. À Nice, le maire, Christian Estrosi, a stoppé toute visite dans les Ehpad municipaux.
Le projet de loi sur le grand âge et l'autonomie présenté en 2021
Le chef de l'État a par ailleurs indiqué que son objectif était de « présenter dès le début de l'année prochaine » un projet de loi sur le grand âge et l'autonomie, très attendu par tous les professionnels du secteur et déjà plusieurs fois repoussé. Ce sera « une réponse globale extraordinairement ambitieuse » pour les questions du grand âge, a promis Emmanuel Macron.
Cette loi « très concrète » permettra de « revaloriser des métiers qui ne sont pas suffisamment valorisés » mais aussi de trouver une meilleure organisation entre les établissements et l'hospitalisation à domicile, avec des auxiliaires de vie ou des aides-soignants, a fait valoir le président.
L'association AD-PA, qui regroupe des directeurs de maisons de retraite et de services à domicile pour personnes âgées, a regretté dans un communiqué que le président « n'annonce toujours aucun financement nouveau pour répondre à l'urgence » et à la « situation extrêmement dégradée » du secteur. Évoquant « l'état de fatigue, d'anxiété, voire de désillusion des professionnels », l'association estime que le secteur, qui alertait déjà en 2018 sur un manque de moyens alarmant, a désormais atteint un « point de rupture ».
(Avec AFP)
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