Le Fonds recherche et innovation de la Fédération hospitalière de France (FHF) vient de lancer une étude d'ampleur sur l'impact des nouvelles technologies sur les métiers de la santé.
Le développement de l'intelligence artificielle (IA) passionne aussi bien qu'il préoccupe la FHF. « Pour accompagner au mieux cette transformation, il faut avoir la capacité de la comprendre et d'anticiper ses effets positifs, comme négatifs », écrit-elle.
« Il nous faut comprendre comment les métiers de l'hôpital vont être impactés », prescrit Enguerrand Habran, directeur du Fonds FHF. Pour ce faire, il lance au travers d'une plateforme web (www.iaetmetiersdelasante.fr) une enquête auprès des professionnels afin de « caractériser les différentes tâches des métiers de l'hôpital par les hospitaliers eux-mêmes ».
Après avoir référencé environ 3 000 tâches issues de 241 métiers, le Fonds FHF veut identifier celles « qui seront les plus touchées » par le développement de l'IA. Il est demandé aux professionnels les données nécessaires à la réalisation d'une tâche, ses axes d'amélioration ou leur goût pour celle-ci. Pour un médecin urgentiste, les tâches identifiées vont de l'entretien clinique à la rédaction du dossier patient jusqu'au tri et à la régulation des patients.
Résistances
Selon Enguerrand Habran, l'enjeu est de mettre le doigt sur les « résistances » éventuelles à l'essor de l'IA dans certains métiers. « Est-ce que les gens sont prêts à abandonner une tâche au profit de l'IA », s'interroge le chercheur. Il cite en exemple l'aide au diagnostic censée permettre aux médecins de recentrer leur activité sur la relation avec le malade. « Mais pour beaucoup de médecins, la partie diagnostique de leur métier est ce qui les fait vibrer », ils refuseraient donc de se faire remplacer, constate Enguerrand Habran.
L'étude est ouverte pour « au moins quatre ans » et vise « 1,2 million de personnes potentiellement sondées ». La FHF a toutefois pour objectif de présenter une première série de résultats en mai avec la publication d'un « guide technologique » visant à « prescrire des modifications » en termes de ressources humaines et d'organisation hospitalière et médico-sociale. L'ouvrage sera diffusé auprès des directions, des présidents de commissions médicales d'établissement (CME), des doyens de facultés de médecine et des ministères et agences d'État concernées.
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