La polémique autour du vaccin contre l’hépatite B, malgré plusieurs non-lieux judiciaires, est restée très ancrée dans l’inconscient collectif français. La méfiance (relayée et amplifiée par les médias) persiste sur toutes les vaccinations et affecte aujourd’hui celle contre le papillomavirus (HPV). Ainsi, la France est le pays européen où la couverture vaccinale HPV est la plus faible (20 % dans la tranche des filles de 16 ans) alors que tous les autres pays européens ont une couverture vaccinale comprise entre 75 et 80 % dans cette même tranche d’âge.
Il semble peu judicieux de polémiquer quand on regarde les résultats des études internationales et quand on sait que le lien entre infection à HPV et cancer du col de l’utérus est bien établi, ainsi que pour certains cancers des voies aérodigestives supérieures et pour le cancer de l’anus. Tel était le message de la Dr Marie Veluire lors de ces Assises de sexologie. Elle rappelait que la vaccination a prouvé son efficacité en population avec la quasi-disparition des condylomes chez les jeunes en Australie (1) ainsi qu’une diminution majeure des lésions précancéreuses du col de l’utérus au Danemark (2). En ce qui concerne l’obsession française des maladies auto-immunes, il est bon de rappeler une étude scandinave qui a évalué distinctement le risque de SEP et celui d’autres maladies démyélinisantes. Cette étude a inclus près de 4 millions de Danoises et Suédoises, âgées de 10 à 44 ans entre 2006 et 2013. Parmi ces femmes, 790 000 avaient bénéficié d’une vaccination par Gardasil ; les résultats n’ont révélé aucune augmentation du risque de SEP ni d’autres maladies démyélinisantes associées à la vaccination (3). En outre, la revue Prescrire a publié en janvier 2015 un bilan qui concluait à l’absence de signal notable permettant d’établir un lien entre vaccination et événements tels que décès, atteintes neurologiques ou auto-immunes.
(1) Ali H et al. BMJ 2013 ; 346: f2032
(2) Baldur-Felskov B et al. Early impact of human papillomavirus vaccination on cervical neoplasia- Nationwide follow-up of young Danish women. J Natl cancer inst 2014
(3) JAMA 2015;313(1):54-61
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