Dans un contexte de mise sous tension du système de soins par le Covid-19, et malgré l'éventualité d'une nouvelle vague épidémique qui mobiliserait tous les soignants, la Direction générale de la Santé (DGS) serre la vis sur les mesures d'éviction des professionnels testés positifs au sein des établissements de santé, médico-sociaux et des secteurs de la ville et du domicile.
Éviction de 7 jours après une RT-PCR positive
Ainsi, un courrier DGS-Urgent, s'inspirant des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) du 14 janvier, précise qu'en cas de découverte chez un professionnel asymptomatique d’un prélèvement nasopharyngé positif (RT-PCR), une éviction de 7 jours après la PCR et le respect de mesures barrières renforcées la semaine suivante doivent être observés. « Cette règle ne doit souffrir d’aucune dérogation et supprime cette possibilité ouverte dans l'avis du 23 mai 2020 [du HCSP] », lit-on. L'avis paru au printemps prévoyait en effet des écarts possibles par rapport à la règle de l'éviction, « en cas de situation exceptionnelle, par exemple, un médecin de garde seul dans un service ».
Levée de l'isolement à J8 ou J10, après au moins 48 heures sans symptômes
La levée de l'isolement ne peut intervenir, au plus tôt, qu'au 8e jour à partir du début des symptômes ou de la date du test positif pour les personnels asymptomatiques, voire au 10e jour pour les personnels à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 et pour les personnes infectées par les variants d’intérêt 20H/501Y.V2 (dit « sud-africain ») et 20J/501Y.V3 (dit « brésilien »).
Mais deux autres conditions sont nécessaires : le respect d'une période d'apyrexie d'au moins 48 heures (température rectale inférieure à 37,8 °C mesurée avec un thermomètre, deux fois par jour, et en l’absence de toute prise d’antipyrétique depuis au moins 12 heures) et d'un délai de 48 heures après la disparition d'une éventuelle dyspnée (fréquence respiratoire inférieure à 22/min au repos).
En outre, le HSCP recommande, lors de la reprise des activités professionnelles au contact de patients et/ou de professionnels de santé, le port d’un masque chirurgical de type II la semaine suivante. Il faut aussi éviter les contacts non masqués avec les collègues pendant les pauses, et faire preuve de rigueur quant à l'hygiène des mains.
Éviction des cas contact symptomatiques
Pour les personnels contacts à risque, l'éviction n'est systématique que si le professionnel devient symptomatique ou en cas de doute sur la possibilité du professionnel de respecter les mesures barrières. Lorsqu'il reste en poste, il doit pratiquer une auto-surveillance de ses symptômes et alerter les services de médecine du travail et de maladies infectieuses au moindre symptôme évocateur (et être mis en éviction) ; et bénéficier d’un prélèvement nasopharyngé systématique entre J5 et J7 du dernier contact même s’il est asymptomatique, voire dès J0 lorsque le cas Covid est porteur d'un variant 20H/501Y.V2 ou 20J/501Y.V3.
Enfin, en prévision d'un engorgement des établissements, la DGS rappelle l'importance d'optimiser le parcours de soin de tous les patients, grâce à la mobilisation des professionnels de médecine de ville pour éviter le recours systématique à l’hospitalisation (avec l'appui des services de télé-expertise de pneumologie et de maladies infectieuses et tropicales en cas de recours à une oxygénothérapie). La DGS souligne aussi la pertinence du recours à la télésanté pour le suivi des patients et les soins à domicile et de la mobilisation des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) pour développer les prises en charge ambulatoires.
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