ELLE LUI REPROCHAIT le handicap de son enfant d’une vingtaine d’années, conséquence d’une maladie infectieuse, probablement une varicelle, contractée durant la grossesse. Après l’avoir aspergée de gaz lacrymogène, cette ancienne patiente de 54 ans a porté 5 coups de couteau au Dr Claudine Dubuisson, ltouchant le foie et les artères. Elle aurait déclaré, selon le commissariat d’Angoulême, avoir acheté un Opinel, doté d’une lame de 11 cm, pour tuer la gynécologue. Alerté par des cris, un collègue de celle-ci s’est interposé et a aussitôt donné l’alerte. La médecin a ensuite été prise en charge par la clinique avec qui elle collabore, depuis son cabinet situé sur la chaussée d’en face.
« C’est une histoire ancienne, la patiente a toujours tenu pour responsable de l’état de son enfant le Dr Dubuisson, qui a pourtant été blanchie », explique l’un de ses confrères de Soyaux, le gynécologue-obstétricien Philippe Riot. « Notre consœur a toujours été lavée de tous soupçons dans toutes les instances disciplinaires », confirme le Dr Michel Bacquart, président du conseil de l’ordre départemental de Charente. Malgré plusieurs expertises qui ont débouté la patiente, celle-ci continuait, selon lui, à harceler le Dr Dubuisson : lettres menaçantes, agressions verbales… « Les parents n’avaient que cela en tête ». La gynécologue avait alerté le Conseil de l’Ordre et avait déjà déposé une main courante.
Abasourdis.
En geste de solidarité, les gynécologues-obstétriciens du centre clinical de Soyaux ont décidé de décommander toutes les consultations non-urgentes de vendredi et samedi derniers. « Mais ce n’est pas un boycott, nous ne prenons pas en otage nos patientes, nous suivons les fins de grossesse, grossesses pathologiques, ou accouchements, et les femmes nous comprennent », précise Philippe Riot. « On ne peut pas continuer comme si rien ne s’était passé, estime-t-il. Nous déplorons cette évolution vers la violence, qui touche de plus en plus nos secrétaires et nos sages-femmes. » « Nous sommes abasourdis, c’est la première fois qu’un tel drame se déroule dans notre département, on ne va pas laisser passer ça, je vais demander au Conseil départemental de se porter partie civile », a ajouté Michel Bacquart.
Claudine Dubuisson était sortie vendredi après-midi des soins intensifs, mais restait sous surveillance au centre clinical de Soyaux.
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