La violence diminue en France, sauf pour les médecins et les gendarmes

Publié le 22/11/2011
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Crédit photo : © PHANIE

PARMI les personnes interrogées, 1,3 % déclarent avoir subi un acte de violence physique hors ménage, contre 1,7 % les deux précédentes années. Les violences sexuelles sont « significativement à la baisse » : 1 % des femmes se disent victimes d’agressions sexuelles en dehors de leur ménage en 2010, contre 1,3 % en 2008-2009 – tandis que le taux de victimisation des hommes (0,3 %) est stable. Au sein du ménage, 1,9 % des 18-75 ans se déclarent victimes de violences sexuelles en 2009 et 2010 (soit 820 000 personnes en 2 ans), un taux en baisse, notamment par rapport aux années 2007-2008 (où il était de 2,3 %). Les femmes représentent 2,5 % de ces victimes, contre 3 % entre 2007 et 2009, une évolution qui pourrait, selon l’ONDRP, « modifier la perception qu’on pouvait avoir de la fréquence des violences physiques ou sexuelles au sein du ménage subies par les femmes » (ce qui est moins vrai pour les actes de violence commis par le conjoint, stables).

Les atteintes aux biens sont en revanche beaucoup plus fréquentes : 7,6 % des ménages ont déclaré avoir été victimes de vols ou tentatives liés à leurs résidences ou à leurs véhicules, un chiffre « en baisse très significative par rapport à ceux de 2006 et 2007 ». Et seulement 4 % des ménages disent avoir subi un vol de voiture (en baisse) et 3 % un cambriolage (stable). En tout, les Français seraient victimes de 4,1 millions de vols ou tentatives, chiffre impressionnant, notamment au regard des statistiques officielles de la police, qui l’estime à 1,5 million, mais en diminution de 17 % depuis 2006. Néanmoins, dans ces situations, les femmes sont de plus en plus touchées : parmi les 290 000 personnes violentées lors d’un vol (soit 0,6 %), on compte 145 000 femmes, un taux de victimisation de 0,2 point de plus qu’en 2008.

Une hausse de 80 %.

Toutes les professions ne sont pas à égalité devant la violence. Si la police constate pour la première fois une diminution des atteintes à ses biens ou à son personnel (de 43 442 faits en 2009 à 42 907 faits en 2010), les gendarmes enregistrent une augmentation de 20 % des agressions physiques. L’ONDRP souligne surtout la hausse des incidents contre les médecins en 2010, en rappelant les chiffres de l’Observatoire pour la sécurité des médecins, parus en mars derniers. Le Conseil de l’Ordre a recensé 920 déclarations d’incidents contre 512 en 2009 et 535 en 2008, soit une augmentation de 79,7 % qui touche essentiellement les généralistes (à 62,6 %) dans leur cabinet. L’hôpital accuse aussi un accroissement des violences, avec 5 090 signalements en 2010 provenant de 303 établissements hospitaliers (grandes structures ou spécialisées en psychiatrie), soit une hausse de 7,3 % par rapport à 2009.

La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a saisi l’occasion de la réédition de ces chiffres pour attirer de nouveau l’attention des pouvoirs publics sur la sécurité des médecins. Elle demande notamment la tenue d’une réunion entre les syndicats et les ministères de la Santé, de la Justice, et de l’Intérieur, signataires d’un protocole d’action au printemps dernier, afin d’en faire le bilan.

* Enquête effectuée auprès de 17 000 ménages où une personne de 14 ans et plus a répondu sur les atteintes aux biens. Les personnes de 18 à 75 ans ont également été interrogées sur les violences sexuelles ou intra-mariage subies depuis 2 ans.

 COLINE GARRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr