Insuffisance cardiaque et cardiomyopathies

Déceptions et espoirs

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Publié le 19/02/2018

L'essai TRUE-AF visait à évaluer l'impact d'un traitement par l'ularatide dans  l'insuffisance cardiaque aiguë. Quelques 2157 patients ont été inclus dans cettte étude multicentrique internationale, qui ont été randomisés pour recevoir le traitement en moyenne dans les 6 heures ou un placebo. Les résultats à court terme étaient plutôt positifs avec, à 48 heures une augmentation significative de l’hémoglobine et de la créatinine sériques, et une baisse significative des transaminases, traduisant une moindre congestion vasculaire. Mais à long terme (suivi moyen de 15 mois), aucune différence n'a été retrouvée entre les deux bras thérapeutiques en termes de décès cardiovasculaire. "Il faut toutefois noter que 17% des patients, en particulier ceux recrutés dans les pays de l 'Est, étaient hors critères d'éligibilité", a indiqué le Pr Thibaud Damy.

Autre essai négatif, RELAX-AF2, évaluait la sérélaxine et faisait suite aux résultats encourageants rapportés dans l 'étude RELAX-AF. Dans ce second essai, la sérélaxine n'a pas permis de réduire le taux de décès à 180 jours comparativement au bras placebo.

Deux autres  essais menés avec la spironolactone se sont également montrés négatifs. 

Dans l'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée, l'étude TOP-CAT avait fait couler beaucoup d'encre en raison des différences importantes observées entre les patients inclus aux Etats-Unis et ceux des pays de l'est. Le dosage du métabolite actif de la spironolactone a depuis montré que 30% des patients russes ne prenaient pas le traitement, comparativement à 3% chez ceux inclus aux Etats-Unis. L'étude EDIFY, qui évaluait l'ivabradine versus placebo, a conclu à l'absence d'intérêt à diminuer la fréquence cardiaque.

Quant à l'essai SOCRATES-PRESERVED, étude de phase IIb de recherche de dose du  vériciguat, il a pour sa part donné des résultats encourageants. 

Si les essais ont donc été globalement négatifs dans l'insuffisance cardiaque, les cardiomyopathies (et tout particulièrement les cardiomyopathies amyloïdes) devraient bénéficier d'évolutions importantes. Une première étude montre que 16% des patients ayant un rétrécissement aortique et qui bénéficient d'un TAVI ont une amylose.   Et dans l'amylose à chaines légères, l'arrivée de nouveaux traitements, doués d’une efficacité très précoce, devrait venir bouleverser le pronostic.

D’après la communication du Pr Thibaud Damy, Créteil.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9641