Non contre-indication au sport

Encore peu de place pour l’ECG

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Publié le 28/04/2016
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Le certificat médical de non contre-indication à la pratique du sport (CMNCI) est une obligation légale, très encadrée (lois de 1975, 1984, 1999, décrets de 1977 puis 1987 et code du Sport) qui engage le médecin. Certaines règles de délivrance vont bientôt changer (loi de Santé 2015). Il est nécessaire pour valider une licence sportive et obligatoire pour participer à une compétition. Il ne statue pas sur une aptitude, mais sur une non contre-indication. Le CMNCI concerne un sport ou une activité physique et peut être réalisé par tout médecin quelle que soit sa spécialité. La réalisation d’un électrocardiogramme a fait l’objet de recommandations récentes très discutées.

Une étude observationnelle a été réalisée dans toute la France via un questionnaire proposé aux médecins généralistes concernant huit patients vus en consultation pour ce motif et construit autour des thèmes suivants : éléments biographiques du demandeur, type de sport et cadre de sa pratique, dossier médical, réalisation ou non d’un ECG et selon quelles modalités. 710 médecins ont participé à l’étude et il y a eu 6340 dossiers exploitables recueillis entre le 01/09/2015 et le 20/10/2015. La moyenne d’âge des patients était égale à 27 ans (56 % d’hommes). Dans 78 % des cas, les sports étaient pratiqués en club associatif et dans 28 % des cas en compétition.

Dans 49 % des cas, ce n’était pas le seul motif de consultation. Dans le dossier médical, des antécédents familiaux cardiovasculaires étaient retrouvés dans 72 % des cas, mais la notion d’un malaise lors d’un effort n’était retrouvée que pour 59 %. 23 % des médecins généralistes n’avaient pas d’ECG et son indication était une décision s’inscrivant dans une démarche clinique considérée comme non nécessaire dans la moitié des cas. L’ECG n’a été pratiqué que dans 10 % des cas et seulement 14 % ont envoyé les patients le faire chez un spécialiste, cardiologue (90 % des cas) ou médecin du sport.

La demande de CNMCI est aussi un moment propice pour la prévention et le dépistage : suivi du carnet de santé chez les jeunes, mise à jour des vaccins, dépistage des IST et des conduites à risque.

D’après la communication du Dr Michel Bismuth (Labarthe-sur-Lèze)

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9492