La prise de position de la SFD sur les traitements anti-hyperglycémiants dans le diabète de type a été actualisée récemment. Quels en sont les grands messages ?
Pr Patrice Darmon : Depuis la première version du texte en 2017, ils ne varient pas : la prise en charge du diabétique de type 2 doit être globale, visant à contrôler l’ensemble des facteurs de risque (hyperglycémie chronique, pression artérielle, dyslipidémie, tabagisme…). Les modifications du mode de vie (alimentation équilibrée, perte de poids si nécessaire, activité physique régulière, lutte contre la sédentarité) puis la metformine restent le socle de cette prise en charge. Nous soulignons de nouveau la nécessité d’une individualisation, à la fois des objectifs glycémiques mais aussi des stratégies de prise en charge en fonction du profil clinique du patient, de son âge et de ses comorbidités. La nouveauté est que certaines de ces stratégies thérapeutiques peuvent être proposées d’emblée à certains diabétiques présentant une insuffisance cardiaque ou une maladie rénale et ce, indépendamment de leur équilibre glycémique.
Cela remet-il en cause l’approche glucocentrée ?
Pr P. D. : Pour certains diabétiques de type 2 à risque, le traitement peut effectivement apparaître moins glucocentré qu’auparavant, car il s’agira de s’assurer que ces patients bénéficient de traitements anti-hyperglycémiants présentant un caractère cardio- et néphroprotecteur avant même de s’intéresser au contrôle optimal de la glycémie… qui reste toutefois un objectif essentiel dans tous les cas !
Quelle place reste-t-il pour les autres molécules ?
Pr P. D. : En situation commune, les inhibiteurs de la DPP-4 possèdent encore quelques avantages (efficacité satisfaisante, sans risque d’hypoglycémie ni de prise de poids, excellente tolérance, facilité de prescription…) et sont moins coûteux que les autres. Chez le patient présentant une obésité, on s’orientera en revanche plus volontiers vers un aGLP-1 ou un iSGLT2 compte tenu de leur effet favorable sur le poids. Les sulfamides et les glinides arrivent vraiment derrière en raison du risque d’hypoglycémie
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